La mise en scène des protagonistes féminines dans des films tels que "Pretty Woman" (1990), "Ocean's Eleven" (2001) ou la série des James Bond (1962-2021) illustre de manière exemplaire ce que la théoricienne du cinéma britannique Laura Mulvey a défini en 1975 sous le terme de male gaze. Dans son essai Visual "Pleasure and Narrative Cinema", Mulvey critique la manière dont le regard masculin, omniprésent dans le cinéma, tend à présenter les femmes comme des objets du désir masculin, les réduisant ainsi à leur corps. Selon l'auteur, cette approche contribue à perpétuer l'ordre social patriarcal dominant en reflétant et en renforçant ses structures de pouvoir.
Bien que les perceptions de genre aient considérablement évolué au cours des dernières décennies, la théorie de Mulvey demeure d'une pertinence remarquable et s'applique encore à de nombreux films contemporains. Pour surmonter ces structures patriarcales inhérentes au cinéma, une transformation profonde du regard est nécessaire. C’est dans ce contexte que le concept de female gaze gagne en importance : en déconstruisant les stéréotypes de genre et en mettant l'accent sur la subjectivité des personnages féminins, il offre de nouvelles perspectives pour repenser la représentation du genre au cinéma.
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- Anonym (Autor:in), 2024, (Dé-)construire le "male gaze". Genre et stéréotypes dans le film "De rouille et d'os" (2012) de Jacques Audiard, München, GRIN Verlag, https://www.hausarbeiten.de/document/1596643