Cet ouvrage traite du traité d'hippiatrie de René Baret de Rouvray, qui a circulé en différentes éditions au XVIIe siècle. Une étude historico-linguistique de l'édition B (1645) est réalisée. Dans l’esprit de l’Ancien Régime, le cheval joue un rôle central à la cour, souvent pour le paraître, mais aussi dans la guerre, où il fait ses preuves dans la cavalerie légère et dans les nombreuses campagnes militaires. Les derniers Valois s’avèrent passionnés par ce nouvel art équestre et une nouvelle génération d’écuyers introduit des techniques et notions nouvelles comme la cadence, des caprioles, voltes, pesades et courbettes. Les nombreuses publications didactiques et techniques relatives à cette évolution apparaissent, à un rythme de plus en plus soutenu. De véritables manuels d’emplois ne tardent à être commercialisés.
La quasi-totalité de ces traités d’hippiatrie n’ont jamais bénéficié d’édition critique ou d’étude lexicale et constituent, en conséquence, un vivier exceptionnel pour mieux comprendre la naissance et l’évolution de la terminologie hippiatrique. Le traité amplement diffusé et apprécié au 17e siècle, celui de René Baret de Rouvray est révélateur de cette tendance. Son histoire éditoriale est complexe : en effet, il y aurait eu 6 ou 7 éditions différentes, parues avec des titres différents.
Table des matières
Introduction
Partie lexicale
Synthèse
Abbréviations
Bibliographie
Index lexical
Carte aréale caston(n)ade subst. fém.
Carte aréale clopper v. n.
Carte aréale favas subst. pl.
Carte aréale jalle subst.
Carte aréale mouche subst.fém.
Carte aréale papon subst.
Carte aréale pileure subst. fém.
Carte aréale terve adj.
Régionalismes (vue d’ensemble)
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[Frontispice de l’édition 1646]
http://www.biusante.parisdescartes.fr/histmed/medica/cote?extalfo00068]
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[Edition 1646, p. 7]
[http://www.biusante.parisdescartes.fr/histmed/medica/cote?extalfo00068]
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[ Le roi Louis XIII, à cheval, galope vers la droite, par Crispin de Passe (1564?-1637), graveur, Paris 1623, http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb41500896j]
Cet ouvrage a été réalisé grâce au soutien financier de l’Unité de Recherche CONFLUENCE : Sciences et Humanités – UCLy.
Introduction
Depuis la nuit des temps, le cheval occupe une place centrale en tant qu’auxilliaire de l’homme et s’avère indispensable dans les grandes zones de culture, où il contribue au développement économique et à la naissance de toute une série de métiers connexes (maréchaux, vétérinaires 1, cochers, écuyers, selliers, etc.). Domestiqué de bonne heure par les humains, les chevaux sont au service des hommes qui sélectionnent différentes races pour la traction, l’agriculture, la guerre ou encore la selle. Ainsi, les chevaux contribuent à l’essor du commerce et à l’expansion de civilisations sur de grandes étendues. Depuis la bataille de Crécy (1346), durant laquelle les archers gallois et la piétaille flamande l’emportent sur la lourde chevalerie française, et surtout l’évolution de l’artillerie de campagne (harmonisation des calibres, portée de plus en plus importante), la cavalerie de l’armée avait plutôt le rôle de réduire voire de neutraliser le feu ennemi par l’effet de choc. Le besoin de cette cavalerie moins pesante s’était déjà fait sentir sur les champs de bataille : légèrement armée et sensiblement plus mobile, son rôle était essentiellement de harceler l’adversaire. Les guerres en Italie impactent aussi l’équipement de la cavalerie. La cuirasse des chevaux est abandonnée et celle des cavaliers s’allège sensiblement : c’est l’avènement de la cavalerie légère (chevau légers), le corps de cavalerie légère de la garde du roi, dont la mission sera double : d’abord battre l'estrade, c’est-à-dire ‘parcourir la campagne, aller à la découverte pour reconnaître la position de l’ennemi, aller en reconnaissance’, en second lieu, permettre d’exploiter une victoire en poursuivant les troupes ennemies en déroute2. La démocratisation des armes à feu (pistole, pistolets, arquebuse, mousquet, etc.) et la naissance de l’infanterie3 limitera encore davantage le rôle de la cavalerie4. Un exemple en est la bataille de Pavie5. Sous le règne de Louis XIII (1610-1643), les régiments6 de cavalerie apparaissent en France, commandés par des colonels7. La découverte de la civilisation italienne dans le sillage des guerres d’Italie (1494-1559, une suite de onze guerres au total) impactera fortement la littérature, l’architecture, la musique en bien d’autres domaines en France, dont l’art équestre, qui nous intéresse de plus près8. A cette époque, le cheval commence à susciter l’intérêt des élites, à savoir la Cour, et son élevage et entretien nécessite rapidement la sortie considérable du numéraire. Une règlementation quant à l’élevage se met en place, à l’époque de Colbert, et la noblesse française raffolle de plus en plus de ‘beaux chevaux’, surtout dans le domaine de l’armée, des carrosses de luxe, du manège et de la chasse (écuyer, grand écuyer, veneur, grand-veneur, etc.), même si la zootechnie n’en est qu’à ses débuts9. Dans le domaine de la médecine humaine par contre, les progrès scientifiques évoluent sensiblement, en France et à l’étranger10. Dans l’esprit de l’Ancien Régime, le cheval joue un rôle central à la cour, souvent pour le paraître, mais aussi dans la guerre, où il fait ses preuves dans la cavalerie légère et dans les nombreuses campagnes militaires11. La qualité de la monture est également révélatrice du statut social de son propriétaire12. A ce titre, le cheval devient indissociable de la cour royale, comme l’habitat, le système des dépenses où le luxe s’avère une nécessité, en fonction du rang que l’individu occupe dans l’ordre nobiliaire13. Par conséquent, l’entretien de ces objets de luxe devient une priorité qui se solde, par exemple, par la naissance d’une littérature didactique spécialement consacrée au cheval14. En fonction du pays et de sa situation géographique et/ ou politique par rapport à l’Italie, à l’origine de cette mouvance, le même phénomène s’oberve avec plus ou moins de décalage15. Une fois de plus, c’est l’Italie qui est à l’origine de cette évolution. C’est là que des académies d’équitation voient le jour, entre autres à Naples et à Ferrare, et que nombre de traité équestres sont imprimés en italien, souvent traduits en d’autres langues par la suite16. Le nouveau dressage académique est assuré par des maîtres renommés tels que Frederico Grisone17, Horace de Francini, Carlo Ruini, Cesare Fiaschi et bien d’autres. Les derniers Valois s’avèrent passionnés par ce nouvel art équestre, et l’accident tragique de Henri II en 1559 favorise la montée d’activités moins dangereuses et plus ludiques comme les ballets de chevaux, des exercices de manège18 et des carrousels19. Une nouvelle génération d’écuyers introduits des techniques et notions nouvelles comme la cadence20, des caprioles21, voltes22, pesades23 et courbettes24. La passion du cheval amène les professionnels à s’intéresser de nouveau aux textes de référence anciens, tels ceux de Vegèce (Publius Flavius Vegetius Renatus, fin 4e – début 5e siècle)25. Le roi Louis XIII, éclipsé par le rayonnement de son père Henri IV et celui de son fils Louis XIV, s’y intéresse de plus près26. Antoine de Pluvinel (1552, Crest-1620, Paris), écuyer principal du roi Henri III et IV et l’un des précurseurs de l’école d’équitation française, lui consacre même un traité d’initiation imposant en forme de dialogue27. Les nombreuses publications didactiques et techniques relatives à cette évolution apparaissent, à un rythme de plus en plus soutenu28. De véritables manuels d’emplois ne tardent à être commercialisés29. La quasi-totalité de ces traités d’hippiatrie n’ont jamais bénéficié d’édition critique ou d’étude lexicale et constituent, en conséquence, un vivier exceptionnel pour mieux comprendre la naissance et/ ou l’évolution de la terminologie hippiatrique30.
C’est à cet effet que nous avons choisi un traité amplement diffusé et apprécié au 17e siècle, celui de René Baret de Rouvray31. Son histoire éditoriale est complexe : en effet, il y aurait eu 6 ou 7 éditions différentes, parues avec des titres différents. Il existe une édition A de 1622 (104 pages) imprimée à Paris par Olivier de Varennes (1598-1666), imprimeur-libraire32. L’édition B qui nous a servi de base est celle de Paris (chez Sébastien Piquet) de 164533. L’édition C paraît chez le même éditeur en 165134, l’édition D avec un titre modernisé à Paris en 166035. L’édition E de 1661 paraît avec un titre modifié à Paris chez Étienne Loyson (1629?-1708?) : La Parfaite connoissance des chevaux et jugement de leurs maladies... nouvellement mis en lumière.
L’étude lexicale du corpus s’est effectuée sur la base du Französisches Etymologisches Wörterbuch [FEW] dont les datations seront mises à jour, au besoin, à l’aide du TLFi. Nous avons essayé de répertorier l’ensemble du technolecte (en gras dans l’index lexical in fine) tout en étant attentif au lexique du domaine général (en italiques dans l’index lexical). Nous citons l’édition B (1645) nous ayant servi de base selon la pagination de l’édition en format PDF.
Partie lexicale
«Il faudra abreuver le Cheval sans luy oster ledit billot, & luy faire boire de l’eau blanche un peu tiede, ayant beu sera attaché au rateau36 un quart d’heure avec ledit billot premier que de luy oster. » 45
«[…] une livre de miel commun, miel rosart demie livre, terebentine 5. onces, encens une once, mastic une once, absynthe une once, theriaque une once […] » 61 FEW 24, 52b (ABSINTHIUM) : mfr. frm. absinthe f. ‘artemisia absinthium’ (dep. 1448), absynthe (Rabelais 1546-Richelet 1759)37.
«Soit prins jus d’ ache , en Latin apium, demie livre, farine d’orge bien subtile deux onces, Soit le tout bouïlly ensemble en façon de boüillie […] » 91 FEW 25, 14b (APIUM) : fr. ache m. ‘apium graveolens’ (dep. 13e s.)38.
«Les Mareschaux39 ont accoustumé de donner le feu40 aux Courbes, au costé du jaret […] » 64 FEW 2, 1091b (CONSUĒTŪDO) : fr. avoir accoutumé de ‘avoir pris l’habitude de’ (13e s.-LaRochefoucauld ; La Fontaine).
«Au soir luy sera donné demy picotin d’orge41, & rien autre chose : les dix jours passez luy faudra donner à manger peu à peu, & le panser à l’accoustumé (sic), & si au treiziesme jour, il jette encores quelque chose, luy sera donné le Breuvage qui s’ensuit. » 31 FEW 2, 1091b (CONSUĒTŪDO) : frm. à l’accoutumée ‘ordinairement’ (HrdSc [= 1626] -Académie 1835 ; ‘fam.’ dep. Académie 1740).
«[…] apres voir osté le pied de ladite botte, au bout des vingt jours sera laissé quatre jours premier que de le ferrer, afin de luy affermir le pied. » 79 verbe trans. ‘conforter, fortifier, en accroître la puissance physique (d’un membre du corps)’ (à aj. FEW 3, 576b sub FĬRMUS).
«Soit prins Sileris, Montani, Agric , Anis, une once de chacun, fenoüil, & comin de chascun deux onces, le tout en poudre soit mis dans une pinte de vin blanc […] » 2942 ; « […] semence d’ortie, demye once, Agaric nouvellement trocisqué deux onces, poudre de rose de Provins deux dragmes […] » 37 ; « […] une once d’ agric pulverisé, une once de coloquinte, une dragme de r’heubarbe pulverisée […] » 47 ; « […] semence d’hysope deux onces & demie, agaric nouvellement trocisqué une once, soit le tout mis en poudre subtile, pour en donner au Cheval. » 86 FEW 24, 256a (AGARICUM) : fr. agaric m. ‘genre de champignons très nombreux et dont le dessous du chapeau est garni de lames’ (AldS ; AntidNic ; hap. 15e s. ; dep. Estienne 1538)43.
«Soit prins de l’ unguent d’Agrippa une once, & demie, beurre frais une once et demie […] » 40 ; « Pour Cheval espaulé44. Soit prins beurre frais, onguent dialtea, d’agrippa de chacun demie livre, anis une livre, huile d’olive une livre, demie livre de graisse de tesson, huile rosart sept onces […] » 93 ; « Soit prins comme dessus, beurre, dialtea, & agrippa , de chacun demie livre, panis une livre […] » 94 ; FEW 24, 270b (AGRIPPA.) : mfr. onguent agripe ‘onguent diurétique et laxatif’ AntidNic, grippe (hapax 15e s.).
«Ne faut promener le Cheval que le moins que l’on peut, ains le faut tenir à l’escurie sans luy faire lictiere […] » 49 FEW 24, 637a (ANTE) : fr. ainz, -s conj. ‘mais, au contraire, plutôt’ (Alexis-Duez 1663 ; ‘vieux’ Furetière 1690 ; ‘burlesque’ Trévoux 1704).
«Du poil Alesan . L’ Alesan obscur ou bruslé, & celui qui en approche, si le cheval est accompagné de bonnes marques45, ayant la couleur vive, & les extremités noires, doit estre tenu pour bon. Le clair n’est beaucoup à estimer, la plus part des Alesans sont fort sensibles, tant de poincture46 que de blessure. » 2 FEW 19, 13b (azʽar) : fr. alezan adj. ‘qui a la robe d’un jaune plus ou moins clair (d’un cheval)’ (dep. 1534, Rabelais) ; frm. alezan m. ‘cheval de poli alezan’ (dep. Cotgrave 1611)47.
«[…] si le Cheval ne les vouloit manger, seront descouppées avec du foin, Cærerac, sarasine48, langue de cerf, racine de boüillon blanc aliàs tapsus barbaratus49, la racine de vallerienne […] » 54 FEW 24, 315b (ALIĀS) : frm. alias adv. ‘autrement dit, par un autre nom’ (dep. Larousse 1866).
«Comme il est bien seant aux valeureux Gensdarmes50 / de parler des combats, des sieges, des allarmes […] » [ A Monsieur de Rouvray sur le subject de son Livre. ] FEW 25, 241b (ARMA) : mfr. alarmes pl. ‘attaque brusque’ (Estienne 1549-Thierry 1564)51.
«Soit prins racine de fenoüil, de laquelle on tirera deux ou trois inces de jus, adjoustant en iceluy aloës Epaticque , en poudre quelque peu […] » 26 ; « Soit prins Aloës hepatique demie once, une once de Theriaque52, une once Triphera magna, un quart d’once d’encens […] » 35 ; « Soit prins theriaque deux onces, aloës epatic pulverisé une once, le tout mis dans un verre de vin blanc […] » 56 FEW 4, 403b (HĒPAR) : mfr. frm. aloés epatic ‘variété d’aloès’ (Modus-15e s.), aloès hépatique (dep. 1599).
«Soit prins d’ Althea huile violat, beurre frais, graisse de poule, & canne qu en aura, huile de lis […] » 40 FEW 24, 359b (ALTHAEA) : mfr. frm. alth(a)ea m. f. ‘guimauve’ (dep. Paré, Li)53.
«[…] si l’onguent est trop dur, prenant un peu de vinaigre54 l’on l’ amolira . » 53 FEW 6/3, 54a (MŎLLIS) : mfr. frm. amollir v. a. ‘rendre mou et maniable (p. ex. la cire)’ (dep. 1380, Aalma 7627).
« Amy Lecteur , forcé par mes amis de mettre sur la Presse55, ce mien petit œuvre, te suplieray m’excuser, si ne te le fay voir plus poliment56 escript ; l’Œuvre57 sort d’un Chasseur, & non d’un Orateur58 […] » [Au lecteur, p. 114 PDF] FEW 24, 446b (AMICUS, -A) : mfr. frm. ami lecteur ‘formule de préface’ (Tierry 1564-Académie 1932).
«L’ Anticore ou avant-cœur , vient au devant de la poitrine du Cheval, fait59 enfler comme une bosse ladite poitrine où il vient. » 13 ; « Il y a sept especes de Farcin. La premiere s’appelle cule de poule, vient quelquefois gros comme une orange, aucuns pensent que ce soit anticore , pour ce qu’il est commence ordinairement à l’estomac, est fort dur, dissemblable60 à l’ anticore ou avant cœur, en ce qu’il croist plus gros que l’ avant-cœur : il augmente quasi tous les huict jours d’une bosse […] » 15 ; « Pour l’ Anticore rond, sera donné le feu en forme de gril, & au milieu entre-cuir & chair […] » 41 ; « Doit le Cheval en telle maladie estre tousjours saigné, si l’ Anticore est gros il faudra tirer beaucoup de sang. » 42 FEW 2, 1176a (CŎR) : frm. anticœur ‘tumeur à la poitrine du cheval’ (Miege 1688-Encyclopédie) ; frm. avant-cœur ‘tumeur à la poitrine du cheval’ (dep. Miege 1688)61.
«[…] si le premier appareil ne fait ouverture de la bosse, y en remettant un autre elle s’ouvrira, au fort sera donné un coup de lancette […] » 30 ; « […] de ce seront frottées des tentes pour mettre dans la playe aux premiers appareils , & aux seconds seront appliquées autres tentes Egyptiacum […] » 41 FEW 25, 26a (*APPARĬCŬLARE) : frm. appareil m. ‘ensemble des pièces de pansement qu’on applique sur une lésion’ (dep. Monet 1636).
«Soit prins unguentum aureum cinq onces, jus d’ apium une once, myrrhe, miel, mercurial, aloës62 & miel rosart de chacun une once […] » 91 subst. masc. ‘apium graveolens’ (xénisme absent de FEW 24, 14b sub APPIUM).
«[…] le Cheval prompt63 & ardent est plus propre au jeune homme qu’au vieil, & plus au jeune pour paroistre64, que pour le servir en guerre. » 7 FEW 25, 143b (ARDĒRE) : fr. ardent adj. ‘qu’on a peine à retenir (chien, oiseau, cheval)’ (dep. GastPhéb).
«Soit prins demie livre de oczange, ou graisse de porc frais non sale, quatre onces argent vif , trois onces d’euforbe […] » 51 ; Soit prins sein de porc demie livre, argent vif quatre onces […] » 51 ; « Soient les Arrestes lessivées comme dessus, & frottées de l’unguent qui s’ensuit, argent vif , mastic, huile d’amande douce […] » 68 FEW 25, 198a (ARGENTUM VIVUM) : fr. argent(-)vif m. ‘nom donné au mercure, métal liquide’ (env. 1270-Académie 1878 ; ‘comme on dit dans certaines provinces’ Féraud 1787 ; ‘quelquefois’ Littré 1872 ; ‘villi’ DG 1890)65.
«Le Cheval Gris pommelé sur noir & l’ argenté sont à estimer, les Gris sales & obscurs non sur noir, mais jaunastres 2 synt. nom. ‘cheval de couleur grise mêlée de blanc qui lui donne de l’éclat’ (à aj. FEW 25, 193b sub ARGENTUM)66.
«Ne sera mal à propos si le Cheval ne veut manger, de luy mettre en le (sic) bouche, & luy faire ronger un nerf de bœuf, qui aura trempé dans la composition cy apres, que les Mareschaux appellent Arman . » 84 FEW 22/1, 234b : frm. armand m. ‘esp. de bouillie de mie de pain pour les chevaux malades ou dégôutés, qu’on leur fait entrer dans le gosier afin de leur redonner de l’appétit et des forces (t. de maréchaux)’ (1664-Trévoux 1771, Solleyssel, Le Parfait Maréchal 1, 180, 181 ; Encyclopédie 1751)67.
«[…] apres avoir tiré des plus experts en cét art , ce qui m’a été possible, je vous ay voulu offir de pareil cœur, que desire vous demeurer. » [ A la Noblesse Françoise ] FEW 25, 344b (ARS) : fr. art m. ‘métier (en tant qu’exigeant une aptitude, des connaissances’ (dep. env. 1200, TL).
«Clystere astringeant & refrigeratif. » 88 ; « Clystere astringeant & refrigeratif68. » [ Table des matieres 69, 105] FEW 25, 620b (ASTRINGERE) : mfr. frm. astringent adj. ‘qui resserre les tissus vivants (t. de médecine)’ (dep. 1537, DatLex 1).
«La sixiesme semble que le Cheval aye une atteinte sourde. La derniere est quand le Cheval ne se peut mouvoir. » 18 ; « De l’ Atteinte . L’ Atteinte s’appelle ainsi, d’autant que telle blesseure arrive au Cheval par l’ atteinte des jambes de derriere, sur celles de devant, ou par quelque blesseure de caillou. Il y a des atteintes sourdes, d’autant qu’elles ne paroissent à la jambe du Cheval, qui sont les pires de toutes. » 22 FEW 25, 733b (ATTĬNGĚRE) : mfr. frm. atteinte f. ‘plaie au pied d’un cheval qu’il s’est faite lui-même ou qu’il a eue en marchant trop près d’un autre’ (hap. 16e s., GdfC ; dep. Oudin 1640).
«Du poil Aubere . L’ Aubere est beau, & plaist le Cheval à la veüe : mais ses jambes luy faillent ordinairement au besoing70. » 3 FEW 16, 107b (*FALWA-) : frm. aubère adj. ‘se dit d’un cheval fleur de pêcher, entre blanc et bai’ (dep. Crespin 1616) ; mfr. frm. aubère m. ‘cheval grisâtre à taches noires’ (Dupuy 1573-Monet 1636)71.
«[…] puis avec un fer chaud sera donné le feu legerement autour de l’œil, & une pointe au milieu du front […] » 27 FEW 13/2, 54a (TORNARE) : mfr. frm. autour de ‘près de, à proximité de’ (Modus ; 1393 ; dep. 1530, Palsgrave 815)72.
«[…] coriandre trois onces, semen contra73, autrement poudre aux vers, quatre onces & demie, semence d’orties trois onces & demie, poudre de tussilago six onces […] » 86 ; « […] une pinte de vers de terre74 autrement lesche, qui auront esté bien lavez dans du vin blanc […] » 89 FEW 24, 355a (ALTER) : frm. autrement adv. ‘alias’ (dep. Chateaubriand, Rob)75.
«Apres tout ce que dessus, la main des Palefreniers un peu moïllée doit estre passée sur le poil des Chevaux, en le pressant tousjours aval poil : Icelle sert à rendre le poil plus beau & poly. » 98 FEW 14, 138b (VALLIS) : fr. aval prép. ‘au bas de (avec ou sans direction), en descendant le long de, en suivant la pente de’ (env. 1150-Widerhold 1675)76.
«Ayant escrit les bons & Mauvais poils, j’ay voulu aussi escrire les bonnes & mauvaises marques, tant des Balsanes qui sont marques, Blanches au front, bras & jambes […] » 4 ; « […] les espis dans le milieu du front au col, & vers la crouppe, quele Cheval ne peut voir, sont à estimer, & les petites balsanes plus que les grandes. » 4 subst. fém. pl. ‘taches blanches sur la robe du cheval’ (FEW 1, 227a sub BALTEUS, emprunt à l’italien balzano; dep. 1621, TLFi).
«Le pied senestre blanc estoillé ou non estoillé, le balsan des deux pieds, avec ou sans estoille. Le balsan des deux pieds, & d’un bras estoillé ou non sont à estimer. Le balsan des pieds & bras avec estoille, ou sans estoille, est ordinairement fort leger […] » 4 ; « Le pied blanc dextre, & le bras senestre, appellé transtravat, le balsan d’un pied, & des deux bras ou de l’un, est à mespriser, & sur tout le balsan du pied droict […] » [4-5] subst. masc. ‘cheval balsan’ (à aj. FEW 1, 227a sub BALTEUS, emprunt à l’italien balzano, ellipse de cheval balsan).
«Les Barbes ou Barbillons naissent au Cheval, au costé de la machoire de dessous par le dedans, au dessus des dents canines ou crochets, & en vient un de chaque costé, ressemblant aux Barbillons que les barbeaux portent au nez, estant iceux secs & rougeastres, font grande douleur au Cheval, l’empeschent de boire & manger. » 11 ; « Pour Barbes ou Barbillons . Chap. VI. Les Barbes ou Barbillons s’ostent avec des ciseaux, en les coupant le plus pres de leur racine que faire se peut […] » 38 subst. pl. ‘replis membraneux de la bouche du cheval placés sous la langue et destinés à faciliter les mouvements de cet organe’ (FEW 1, 245a sub BARBA ; TLFi ; Littré ; Académie 1798-1932/5)77.
«[…] il faut premier que de donner le feu à la Courbe barrer & serrer les veines du Cheval dessus & dessous le jarret. » 65 ; « Ne sera oublié de faire barrer les veines , apres lesdits remedes susdits […] » 65 ; « […] il faut barrer les veines du Cheval si l’on luy donne le feu premier que de rien78 faire. » 65 verbe trans. ‘empêcher le sang d’y arriver au moyen d’une ligature (méd. vét.)’ (à aj. FEW 1, 257a sub BARRA ; Académie 1762-1932/5 ; TLFi).
«Soit prins vieil oingt, Dialthea, & basilicum de chacun pres d’un carteron […] » 30 ; […] laquelle [bosse] crevée sera mis des tentes d’estoupe couvertes de basilicum par trois ou quatre jours […] » 31 ; « Soit prins graisse de porc, vieil oing, basilicum , autant de l’un que de l’autre, le tout soit bien battu & incorporé ensemble, pour appliquer sur le mal […] » 41 subst. masc. ‘onguent composé de quatre substances (cire, résine, poix noire et huile d’olive)’ (à aj. FEW 1, 41a sub BASILICUM ; DMRA, p. 197).
«[…] se cognoistra lors que verrez les flancs du Cheval battre outre mesure : avoir grand battement de cœur , entrer en sueur […] » 14 ; « Pour battement de cœur . Chap. XLIV. Soit prins eau de plantain, eau de chicorée sauvage79, eau rose, eau de papon80 ou papavereaux81, de chacun trois doigts & plus, si le Cheval est grand […] » 86 ; « […] tels clysteres sont propres pour les Chevaux bruslant dans le corps, qui ont la fiebvre & battement de cœur , ou qui ont esté eschauffez […] » 89 synt. nom. ‘arythmie cardiaque (chez l’animal)’ (à aj. FEW 1, 291a sub BATTUERE).
«[…] la marque de la guerison est quand il fiente, que le battement des flans luy cesse, ne ronfle plus, commence à manger fermement82. » 59 ; « Pour Cheval qui a grand battement de flanc , & qui jette par le nez une salle & vilaine humeur puante […] » 86 synt. nom. ‘mouvement répété excessif des flancs du cheval’ (à aj. FEW 1, 291a sub BATTUERE)83.
«Du poil Bay . Le Cheval Bay , Castain ou Chastanier, & celuy qui n’estant obscur, ayant les jambes, crain & queüe noire, avec vivacité de couleur, doit estre tenu pour tres bon, le Bay 84 clair n’estant à estimer, il y a d’autres Bays clairs & mornes, ayant aucuns le ventre fauve, autres lavés qui sont de peu de valeur, le Bay doré85 n’est à mespriser. » 2 adj. ‘(d’un cheval) dont la robe est alezane, généralement foncée, les crins et les extrémités des membres étant noirs’ (FEW 1, 202a sub BADIUS ; TLFi).
«[…] sucre roue demie livre, hierapigra trois onces, benedicta deux onces & demie, huile de ruë trois onces […] » 42 subst. ‘plante dicotylédone à fleurs jaunes et à feuilles ressemblant à celles du fraisier, dont la racine possède des propriétés stimulantes et astringentes’ (à aj. FEW 1, 324b sub BENEDICTUS)86.
«Ne sera oublié87 en telle maladie de mener le Cheval dans une Bergerie pour l’obliger à pisser. Sur tout88, pendant ceste maladie ne soit approché le Cheval de l’eau […] » 29 FEW 14, 335a (*VĔRVĔCARIUS) : fr. bergerie f. ‘troupeau de brebis’ (hap. 13e s. ; 1320, Salv ; Estienne 1538 ; 1551, Goub ; Académie 1694 ; dep. Larousse 1876).
« Sera besoin que le Cheval ne boive ny mange, pendant son mal, lequel doit estre tousjours bridé & promené, ou avoir quelque bon foin devant luy […] » 29 loc. imp. ‘il faut, il est nécessaire que’ (FEW 17, 275b sub *SUNNI, ici avec ellipse du pronom sujet impersonnel il)89.
«[…] sera adjousté anet90 demie once, jus de betoyne trois onces, soit le tout remis sur le feu, & cuit doucement, tant que le jus de betoyne soit evaporé […] » 71 subst. ‘plante vivace de la famille des labiées, aux fleurs rouges ou blanches (betonica officinalis)’ (FEW 1, 345b sub BETTONICA, dep. 12e s., TLFi)91.
«Soit prins, mauve, guimauve, parietaire, viole mercuriale, laituës, pourpié, bettes , de chacun trois poignées […] » 48 subst. ‘plante potagère à feuilles larges et à grosses côtes, appartenant à la famille des Chénopodées (beta vulgaris)’ (dep. env. 1120, TLFi ; FEW 1, 344a sub BĒTA)92.
«Soit mis dans la bouche du Cheval un billot de bois pour filet, lequel billot de bois sera couvert de drapeau, & iceluy drapeau oingt d’huile de l’aurier, ledit billot luy sera laissé en la bouche l’espace de deux heures pour luy faire jetter des flegmes […] » 45 ; « Devant boire luy faudra mettre un billot à la bouche envelopé de drappeau qui soit frotté d’huile de laurier. » 87 subst. masc. ‘mors de bois qu’on emploie pour le cheval, et qu’on entoure de substances médicamenteuses’ (à aj. FEW 1, 366a sub *BILIA ; Li).
«Il se fait un Cerot93 composé de deux onces de poix navale, de galbanum, & ammoniac, de chacun demie once, rezine, terebentine, poix grecque94, bde lium, de chacun une once, vitriol Romain, pulverisé, manne95, encens, bitume Judaïque qui est fort propre à resoudre ces humeurs.96 » 70 synt. ‘asphalte, poix noire’ (à aj. FEW 8, 620b subPĬX)97.
«[…] il faudra faire boüillir quelque boisseau de froment pour luy en donner quelque petite poignée […] » 82 ; « Soient prins deux boisseaux d’eau la faire boüillir à grand boüillon98, y jetter un quart de son de froment […] » subst. masc. ‘mesure de capacité (ici pour les grains, des liquides)’ (FEW 1, 454b sub *BOSTIA).
«Ayant les Chevaux mangé ce que dessus, doivent iceux estre tournez & mis audit filet, pour y estre pansez de l’estrille, brosses & bouchon , sans aucune paresse, n’oublians les Palefreniers leurs époussettes pour s’en servir au besoin : ce fait doivent les Chevaux estre rebouchonnez d’un morceau de drap un peu moïllé, afin d’oster avec ledit drap la crasse que le bouchon de paille n’auroit pû emporter […] » 98 FEW 15/1, 201a (*BOSK-) : mfr. frm. bouchon m. ‘poignée de paille ou de foin tortillé’ (dep. env. 1540, BPériers).
«Soient cherchées les herbes qui s’ensuivent pour donner au Cheval, si le Cheval ne les vouloit manger, seront descouppées avec du foin, Cærerac, sarasine, langue de cerf, racine de boüillon blanc , aliàs taspus barbaratus 54 synt. nom. ‘plante de la famille des Solanées, dont les fleurs jaunes sont utilisées en médecine comme pectorales et les feuilles comme émollientes’ (dep. 1456, TLFi ; FEW 1, 394a sub BLANDONIA ; DMRA, p. 57-58).
«La Mule traversine, est un mal qui vient derriere la jambe du Cheval, & sur le nerf, au dessus99 du boulet . » 21 FEW 1, 609a (BULLA) : frm. boulet m. ‘éminence arrondie que forme chez le cheval l’articulation du canon avec le paturon’ (dep. Guillet 1678)100.
«Soit prins mauves, gumauves, parietaire, branche ursine , mercuriale, violes, bettes, de chacun deux poignées, camomille, melilot, de chacun deux poignées, polypode101, quersin une once & demie […] » 86 FEW 14, 66a (ŬRSUS) : mfr. frm. branque ursine ‘acanthus mollis’ (env. 1486-Trévoux 1771), branche ursine (dep. Estienne 1538)102.
«Soit prins, aulx, porreaux, verjus, sel brayé , & fort vinaigre, pour du tout bien laver la bouche du Cheval […] » 39 ; « […] miel commun, huile de lis, d’olive, & de noix, de chacun 4. onces, sel broyé 4. onces, dont & de tout soit fait clystere […] » 87 FEW 15/1265a (*BREKAN) : fr. broyer v. a. ‘écraser, réduire en parcelles, en poudre’ (dep. 14e s.), mfr. brayer (16e s., Hu ; Palsgrave 732), breyer (16e s.)103.
«Vous cognoistrez aussi le Cheval estre encloüé, en luy faisant lever une jambe, frappant doucement du brochoüer sur la rive104 des clous de fer, dont il se doulera […] » 23 FEW 1, 546a (BROCCUS) : mfr. frm. brochoir ‘marteau qui sert à enfoncer les clous dans le sabot du cheval’ (dep. 1443 [= TLFi])105.
«Soit prins levain106 de seigle107 pestry avec vinette ou ozeille, & mis quelque peu entre deux braises pour appliquer chaudement sur bosse, afin de mollifier la peau bruslée, pour en tirer aisément l’apostume sera mis sur ledit levain ainsi preparé, un restrinctif fait de vinaigre & Bolarmenic, ou Broüillaminy , comme dit le commun des Mareschaux […] » 30 FEW 25, 271b (ARMENIE) : frm. brouillamini m. ‘emplâtre pour les chevaux, dans la composition duquel entre le bol d’Arménie’ (1694-Larouse 1867, Ménage sub brouiller; 1911, TLF ; ‘vieux’ Robert 1953)108.
«Du poil Alesan. L’Alesan obscur ou bruslé , & celui qui en approche, si le cheval est accompagné de bonnes marques, ayant la couleur vive, & les extremités noires, doit estre tenu pour bon. » 22 FEW 14, 77b (ŪSTŬLARE) : frm. brûlé adj. ‘de couleur foncée (t. d’hist. nat.)’ (dep. 1791).
«Autre remede, & pour meurtrisseure109, bubons & apostumes. » 95 FEW 1, 581b (BŪBON) : fr. bubon ‘tumeur glanduleuse’ (dep. 14e s. [= 1314, HMond, v. TLFi]).
«[…] le tout mis ensemble sera donné au Cheval, quelquefois le bon vin donné au Cheval, avec cloux de girofle, & suc de buglosse luy profite fort […] » 86 ; « […] fleurs de violes & de buglosse , de chacun deux poignees, soit le tout mis en decoction […] » 89 subst. ‘plante gamopétale, ayant plusieurs variétés utilisées pour l’ornement et pour leurs propriétés tinctoriales, ou médicinales (buglose officinale)’ (FEW 1, 600a sub BUGLOSSA ; dep. 1372, Corbichon, TLFi)110.
«[…] ce mal luy vient par fois pour avoir mangé du foin nouveau, autrefois pour avoir mangé paille d’orge ou seigle : pour111 les sirons, ils se cognoistront en levant la levre de dessus, si au lieu d’estre unie & polie elle se trouve plaine de petites bulbes . » 12 subst. fém. ‘renflement arrondi, en forme de bulbe (t. de path. vét.)’ (à aj. FEW 1, 605a sub BULBUS ; Académie 1832-35 ; 1503, TLFi ; genre instable).
«Soit prins fenu grec, semence de lin, feuille de buys , souffre trois onces de chacun […] » 55 subst. masc. ‘buxus sempervirens’ (FEW 1, 666a sub BŬXUX)112.
«[…] terebentine une livre, fleur de camomille deux onces, poudre de rose deux onces, melilot en poudre une once, calamenté une once, beurre frais quatre onces […] » 92 ; « […] fleur de camomille deux onces, poudre de rose une once, melilot une once, calamite , beurre frais quatre onces […] » 94 FEW 2, 53b (KALAMINTHOS) : fr. calament ‘melissa calamintha’ (dep. 12e s.), mfr. calamente (AntidNic ; Widerhold 1669), mfr. calaminthe (16e s.)113.
«[…] si pour ce remede les tranchées ne cessent, sera saigné le Cheval sous la langue & aux flancs, si l’on est à la campagne , & que l’on ne puisse trouver des drogues : cy-dessus, sera prins sel & miel […] » 56 FEW 2, 153b (CAMPANIA) : frm. campagne f. ‘tout ce qui n’est pas ville’ (dep. Boileau)114.
«[…] les nazeaux grands & ouverts, la bouche bien fenduë, les levres un peu tombantes115, les jancives delicates & larges de l’une à l’autre, le col ny trop long ny trop court, mais proportionné au corps du Cheval, le canal large, beau crain116 & delicat vuide de gorge […] » 5 FEW 2, 170a (CANĀLIS) : frm. canal m. ‘partie de la bouche d’un cheval où est logée la langue’ (dep. Cotgrave 1611).
«[…] les Suros viennent communément aux jambes de devant, il en vient fort peu & rarement117 à celles de derriere, viennent iceux sur l’os qui est depuis le jaret, jusques au paturon, qui s’appelle le canon , le Suros de sa nature monte tousjours laissant une trace, & monte jusques au genoïl, & lors qu’il a gaigné118 ledit genoüil, s’appelle suros fuselé & chevillé […] » 20 FEW 2, 203b (CANNA) : frm. canon m. ‘région des membres, chez le cheval et le bœuf, comprise entre le genou et le boulet’ (dep. Richelet 1680).
«Soit prins fenu grec119, sileris montani120, graine de lin, de chacun deux onces, cloux de girofle121, noix muscades, gingembre122, canelle, de chacun une once, soulphre vif, aristoloche123 ronde, de chacun 2. onces, agaric chardon benit124, trois onces de chacun, cardamomi deux onces, myrrhe luisante […] » 81 FEW 2, 364a-b (CARDAMOMUM) : afr. cardemome ‘graines de l’elettaria, plante de la famille des zingibéracées vivant à Ceylan, qui, à cause de leur saveur poivrée et aromatique, sont employées comme condiment’ Chrestien [= env. 1170, TLFi], mfr. frm. cardamome (dep. 1488), aprov. cardamomi (1397, Pans), frm. cardamoni Sav 1697125.
«[…] soit aussi pris un poinçon, duquel sera percé en deux ou trois lieux le cartilage qui est entre les deux naseaux […] » 29 ; « Soit le cheval saigné des deux flancs, & sous la langue de la veine la plus apparente126, & le cartilage qui est entre les deux naseaux percé d’une alesne127 ou poinçon128 en deux ou trois lieux […] » 57 FEW 2, 439a (CARTILAGO) : mfr. frm. cartilage m. ‘tissu animal, flexible, dont la consistance tient le milieu entre celle des os et celle des ligaments’ (dep. 1503)129.
«[…] dans laquelle decoction sera dissout trois ou quatre onces de sucre rouge, casse recente trois onces, trois onces de diassenic […] » 49 FEW 2, 462b (CASSIA) : mfr. frm. casse f. ‘gousse du cassier, dont la pulpe noire est employée comme laxatif’ (dep. 14e s.).
Le cheval Bay, Castain ou Chastanier130, & celuy qui n’estant tant131 obscur, ayant les jambes, crain & queüe noire, avec vivacité132 de couleur, doit estre tenu pour tres bon, le Bay clair n’est tant à estimer, il y a d’autres Bays clairs133 & mornes134, ayant aucuns le ventre fauve […] » 2 FEW 2, 465b (CASTANEA) : fr. châtain adj. ‘qui est de la couleur de la châtaigne’ (dep. 13e s.), mfr. castaign Cotgrave 1611.
«Les Grappes prennent leur nom, à cause que le mal vient au bas des jambes du Cheval, en formes de grappes de raisin. » 20 ; « Il faut mettre les Chevaux en lieux frais, & les couvrir de quelques drappeaux moüillez d’eau & vinaigre, à cause que telle maladie rend les chevaux tous en feu & bruslants135. » 51 FEW 2, 77b (CAUSA) : mfr. frm. à cause que ‘parce que’ (dep. Commynes ; ‘vieilli’ dep. Bescherelle 1845).
«[…] l’ors (sic) sera doucement couppée la chair morte, avec un razoir, & aussi tost donné un leger cautere de feu dans la playe, qui sera frottée de vieil oing tant qu’elle soit guarie. » 34 FEW 2, 546b (CAUTERIUM) : mfr. frm. cautère m. ‘corps brûlant ou médicament qui brûle ou désorganise le tissu organique’ (dep. 14e s.).
«Infirmitez du Cheval, dont le Cavalier se doit prendre garde en l’acheptant. » 7 FEW 2, 4b (CABALLARIUS) : frm. cavalier m. ‘celui qui est à cheval, celui qui monte habituellement à cheval’ (dep. Cotgrave 1611 [= TLFi])136.
«[…] les pieds & bras ne trop grands ne trop petits, l’ongle ou sabot cave bien uny, & sans cercle, le talon hault & ample […] » 6 FEW 2, 560a (CAVUS) : mfr. frm. cave adj. ‘creux, concave’ (Paré-Trévoux 1771, rare).
«Le Cheval Roüan sur noir, ayant la teste, jambes, crain & queüe noire, que les Espagnols appellent Cavezedimore 137, doit estre tenu pour tresbon. Le Roüan sur Rouge n’est si bon. » 2 FEW 10, 131a (RAVIDUS) : frm. rouan cap de more ‘cheval rouan dont la tête et les extrémités sont noires’ (dep. Corneille 1694), rouan cavesse de more (Richelet 1680-Trévoux 1771)138.
«Du Chancre ; Il y a trois especes de chancre , l’un est blanc, l’autre rouge, & l’autre noir : le blanc s’appelle chancre blanc, le rouge qui est puant s’appelle rouge, & le noir, charbonnier139, à cause de ses bords qu’il a noirs. » 12 ; « Pour Chancre . Chap. VII. Soit pris pour celuy qui vient à la bouche troësne, quatre poignées, chancrée 140 deux poignées, verjus […] » 38 FEW 2, 174b (CANCER) : fr. chancre m. ‘ulcère qui tend à ronger les parties environnantes, cancer’ (dep. HMond).
«Pour Chappellets . Chap. XXXI. Soit les Chapelets qui viennent au bas des jambes, pensez comme des grappes estant composez de la mesme humeur141, il y en a autres qui viennent fort gros sur l’os du jaret en dehors, & embrasse quasi tout le jarret […] » 69 FEW 2, 290a (CAPEELLUS) : frm. chapelet m. ‘suros placés les uns après les autres (t. de vét.)’ (dep. Littré 1863)142.
«[…] une douzaine é demie d’œufs, farine de froment à discretion, dont sera fait charge sur la partie, il faudra entraver143 le Cheval, pour qu’il teinne ses pieds joints & esgaux. Ayant gardé la charge un jour, sera deschargé avec le bain composé de ce qui s’ensuit. » 92 FEW 2, 417a (CARRICARE) : frm. charge f. ‘cataplasme appliqué sur quelques parties du corps d’un animal’ (dep. Cotgrave 1611).
«Il faudra mettre ledit unguent144 dans un pot qui sera bouché, et bien lutté de terre grasse145, afin de le faire bouïllir dans un plein chaudron d’eau au bain marie146 par l’espace147 de demy jour & plus […] » 53 ; « Soit pris un chauderon dans lequel sera mis autant de vin que d’eau, & jetté en iceluy demy picotin148 de froment, Poliot Romain, & sauge149 de chacun une poignée150, soit le tout mis sur le feu […] » 32 ; « […] il faudra le tout faire boüillir dans un chauderon , qui soit plein d’eau […] » 36 ; « […] faut mettre le tout boüillir dans un chauderon plein de vin, & de vinaigre […] » 64 FEW 2, 76a (CALDARIA) : fr. chauderon m. ‘petite chaudière, emloyée dans la cuisine’ (13e s.-Encyclopédie 1735), frm. chaudron.
«[…] casse recente trois onces, huile de noix, & de chenevis quatre onces, trois onces de diassenic […] » 49 FEW 2, 211b (CANNABIS) : fr. chènevis ‘graine de chanvre’ (dep. 13e s.)151.
«Soit prins, mauve, guimauve, parietaire, viole mercuriale, laituës, pourpié, bettes, de chacun trois pognées, fleurs de camomille & melilot de chacun deux pognées, soumites d’asent fenoüil, cherruis de lin, Sileris montani de chacun une once, polypode, guiarchini deux onces & demie […] » 48 subst. masc. ‘sisum sisarum (plante)’ (à aj. FEW 19, 87b sub KARAWĪYA).
«Soit prins huit onces de bolarmenic, six onces de sang de dragon, poudre de myrhhe, escorce de grenade, alun calciné, vitriol, noix de galle152, noix de ciprés de chacun quatre onces […] » 74 FEW 7, 255a (NŬX) : mfr. nois de cypres ‘fruit du cyprès’ (env. 1510, Gdf 8, 19), mfr. frm. noix de cyprès (EstL 1597, 333-Larousse 1874), noix de cypre (Valm 1768-NDHN 1818)153.
«Pour Cirons . Pour les Cirons sera la lèvre levée & decouppée en plusieurs lieux, avec pointe de clou afilé ou lancette, & la partie frottée avec du sel. » 39 FEW 17, 67b (*SEURO) : afr. siron m. ‘petite vésicule que le ciron fait venir à la peau’ Rose, frm. ciron (Furetière 1690-Landais 1834).
«Soit prins trois onces154 de Cirot violat155 , hidromel156 quatre onces, huile Rosard157 deux onces, Sucre demie livre, miel commun demie livre […] » 31 FEW 14, 485b (VIOLA) : frm. sirop violat ‘sirop qu’on fait avec des violettes’ (Widerhold 1669-Académie 1878)158.
«Soit promptement le Cheval saigné de la veine commune, & apres appliqué un Ciroyne . » 62 FEW 2, 597a (CĒRA) : fr. ciroine ‘emplâtre à base de cire’ (dep. env. 1275)159.
«[…] soient toutes lesdictes drogues incorporées ensemble, dont sera fait unguent, pour frotter la galle des Chevaux, par trois fois en neuf jours, l’escarre tombé, sera prins une pinte de vin clairet , & une pinte d’eau des Mareschaux, afin de laver les lieux où estoit la galle derechef frotté de l’unguent qui s’ensuit, par quatre ou cinq jours. 51 FEW 2, 740a (CLARUS) : mfr. frm. clairet adj. ‘de couleur claire (du vin)’ (dep. Villon).
«Soit le Cheval si tost que l’on l’apperçoit clopper pour avoir fait quelque effort, mené à la riviere, & fait nager le plus long temps que faire se pourra […] » 93 FEW 2, 795a (CLOPPUS) : mfr. cloper ‘boîter’ (Rabelais-Cotgrave 1611, Hu160 ; Bouchet), frm. id. La Fontaine.
«[…] au quatriesme an & demy les quatre coings deschaussent, tombent & sont poussez par les dents de cinq ans […] » 7 FEW 2, 1534a (CŬNĔUS) : frm. coins m. pl. ‘incisives du cheval placées le plus près des crochets, de chaque côté de la bouche’ (dep. Guillet 1678).
«[…] une once d’agaric pulverisé, une once de coloquinte , une dragme de r’heubarbe […] ; « […] fenoüil de châcun deux onces, coloquinte deux onces, soit le tout boïlly avecque161 eau, & dans la coulateure, soit dissoulte benedicta laxativa […] » 87 FEW 2, 919b (COLOCYNTHIS) : mfr. frm. coloquinte f. ‘sorte de concombre, cucumis colocynthis’ (dep. 1537)162.
«Soit prins Sileris, Montani, Agric, Anis163, une once de chacun, fenoüil, & comin de chascun deux onces, le tout en poudre soit mis dans une pinte164 de vin blanc […] » 29 FEW 2, 1526a (CŬMĪMUM) : fr. comin m. ‘cumin (cumimum cymium ; graines de cumin)’ (12e s.-Oudin 1660)165.
«[…] faut le tout incorporer ensemble, & faire boüillir dans un pot neuf, & de ladite composition seront oingts deux plumasseaux qui seront mis dans les nasaux du Cheval […] » 32 ; « […] un nerf de bœuf, qui aura trempé dans la composition cy apres, que les Mareschaux appellent Arman. » 84 FEW 2, 985b (COMPŌNĔRE) : mfr. frm. composition f. ‘corps formé d’un mélange de divers éléments et utilisé en médecine ou dans les arts’ (dep. Ambroise Paré).
«[…] soient toutes les drogues susdites concassées & mises dans susdit vin, afin de donner le tout au Cheval un peu tiede. » 50 ; « […] à deffaut de [vitriol] romain sera prins du commun qu’il faudra concasser en grosse poudre […] » 52 ; « Soit prins pour Atteinte qui est ouverte le plustost que faire se pourra, suye, & poivre concassé , & avec vinaigre […] » 74 FEW 2, 1057b (CONQUASSARE) : mfr. frm. concasser v. a. ‘réduire en menus fragments des matières dures et sèches (p. ex. en pharmacie)’ (dep. 1393).
«La septiesme & derniere semble que le Cheval soit forbu166, ils sont sujets à autres petites Fievres qui ne sont de consequence , c’est pourquoy n’en parleray. » 18 FEW 2, 1063b (CONSĔQUI) : mfr. frm. être de conséquence ‘avoir des conséquences graves, être important’ (dep. Montaigne).
«[…] je commenceray à parler dudit Animal, estant Poulain, avec les considérations suivantes pour le bien choisir. » 1 FEW 2, 1068a (CONSĪDĔRARE) : frm. considérations pl. ‘réflexions, vues générales sur un sujet’ (dep. Furetière 1690).
«[…] soit prins un chapon & une poule, plumez & battus comme cy-devant dit est, decouppez & boüillis tant que la chair se defface, pour en tirer le consommé , adjoustant dans ledit consommé eau rose, conserve167 de rose […] » 60 FEW 2, 1096a (CONSŬMMARE) : mfr. frm. consommé m. ‘bouillon qui, par une longue cuisson, a pris tout le suc de la viande’ (dep. Paré).
«Les Courbes viennent aux jambes de derriere, au costé168 du jaret par dehors : c’est une certaine enfleure169 qui va tousjours en aptissant (sic) contre bas , fait douleur au Cheval […] » 19 FEW 2, 1112b (CONTRA) : mfr. frm. contrebas ‘de haut en bas’ (1390-Trévoux 1771 ; ‘vieilli’ Miege 1688).
«[…] soit du tout fait onguent duquel sera frotté l’espaule, le plus chaud que faire se pourra, à contrepoil , puis soit présenté à l’espaule de loin pour faire penetrer ledit onguent […] » 93 ; « […] de tout ce que dessus sera frotté l’espaule tousjours à contre-poil , tous les jours une fois pour le moins. » 94 FEW 8, 514a (PĪLUS) : mfr. frm. à contrepoil ‘contrairement à la manière dont le poil est couché’ (dep. Estienne 1552).
«La coriandre preparée avec vinaigre profite fort aux Chevaux poussifs170, & se prepare en cette façon171. Soit prins coriandre tant qu’il en pourra tenir dans un grand plat d’Estain qui sera mis sur un rechaut, ladite coriande (sic)172, ayant esté arrosée de vinaigre […] » 45 ; « […] galanga demie once, fenoüil, reguelisse, coriandre & anis, de chacun deux onces […] » 82 FEW 2, 1184b (CORIANDRUM) : fr. coriandre f. ‘coriandrum sativum’ (dep. 13e s.)173.
«[…] la Lune tournant les cornes vers Orient, l’on doit bien esperer des maladies qui prennent aux Chevaux […] » 24 FEW 2, 1197a (CŎRNU) : mfr. frm. cornes ‘les 2 extrémités du croissant de la lune’ (dep. Belleau).
«Soit prins fleur de lard, de laquelle on frottera la fontaine de l’œil, en apres sera prins coüaine de lard, en laquelle il restera quelque peu de graisse […] » 25 ; « […] un unguent, duquel sera frotté la fontaine de l’œil du Cheval s’aydant de la coüenne de lard preparée comme dit a esté […] » 26 FEW 2, 1596a (*CŬTĬNA) : fr. couenne f. ‘peau de porc qu’on a flambé et dont on a raclé le dessus’ (dep. 13e s.), mfr. coine.
«Les coüillons petits & retroussés, les jambes larges d’os & de nerfs, les joinctures174 semblables à celles d’un Bœuf & seiches, les paturons175 cours, peu176 couverts de poil, qui ne plient sur le talon […] » [5-6] ; « […] l’on cognoistra le Cheval avoir assez saigné, lors qu’il retirera ses coüillons en dedans […] » 47 FEW 2, 889a (COLEUS) : fr. co(u)illon ‘testicule’ (13e s.-Richelet 1706 ; DG-Larousse 1922).
«[…] Soit prins une poule bien grasse qui sera decouppée par morceaux, puis boüillie tant que la chair se deffasse toute, & lors177 faudra jetter le tout dans une serviette178 en bien compressant179 la chair, pour en tirer deux livres de coulature , dans laquelle vous dissoudrez180 sept ou huit jaulnes d’œufs, quatre onces conserve de roses liquides, sucre rouge181, ou castonnade182, sept onces, eau rose183 cinq onces […] » 85 FEW 2, 884b (COLARE) : mfr. frm. colature f. ‘liquide qui a passé à travers un tissu’ (dep. 14e s.), mfr. coulature Paré184.
«Vous cognoistrez le Cheval avoir l’Esquinancie, lors que le verrez tousser coup sur coup , luy prenant la gorge […] » 12 FEW 2, 868b (CŎLĂPHUS) : mfr. frm. coup sur coup ‘immédiatement, l’un après l’autre’ (dep. Amyot).
«[…] si ladite galle ne s’en estoit allée tout a fait sera pris six pintes d’eau de Mareschaux, dans laquelle sera jetté alun calciné trois onces, coupperose blanche une once & demie, de laquelle sera lavé les lieux galeux […] » 52 ; « […] dans lequel sera mis ver de gris, coupperose de chacun une once, & le tout bien pulverisé […] » 68 ; « […] sera la playe pansee avec coupperose blanche pulverisée teanant la playe nette & couverte. » 73 FEW 16, 344a (COPERROSE) : fr. couperose f. ‘nom de divers sulfates, vitriol’ (dep. 13e s.)185.
«[…] si le Cheval doit guerir il cessera de ronfler186, au septiesme jour s’il ne luy amande courra fortune de mourir . » 32 FEW 3, 737a (FORTUNA) : mfr. frm. courir fortune ‘courir risque (de la vie)’ (Brantôme ; Chapelain 1667 ; Pomey 1671 ; ‘vieilli au 18e s.’, v. Brunot 6, 1343).
«Et pour celuy [chancre] qui vient à l’entour187 de la jointure du pied, ou sur la couronne , sera prins suc de racine d’asphodeles188 huit onces, qui auront esté pilées avec arsenic pulverisé, soit le tout mis au feu en vaisseau189 de verre, tant que l’humeur aqueux190 soit evaporé, & qu’il ne reste au fond du vaisseau que le terrestre191 qui sera bien desseché & mis en poudre pour le mettre sur le mal […] » 38 ; « […] il ne faut oublier (la Seme estant guarie) de frotter la couronne du pied de l’unguent pour entretenir les pieds des Chevaux cy apres descrit. » 76 ; « […] il ne faudra oublier de faire le restrinctif sur la couronne du pied […] » 77 ; « […] duquel remede sera frotté tous les jours la couronne du pied du Cheval […] » 78 FEW 2, 1210a (CŎRŌNA) : frm. couronne f. ‘partie osseuse située entre le pied et le paturon du cheval, à l’endroit où le poil vient couvrir le haut du sabot’ (dep. Cotgrave 1611).
«[…] le canal large, beau crain & delicat vuide de gorge : ayant toutesfois esgard du courcier au genet192, l’estomach large non trop chargé de chair, court d’eschine ou d’esquine, les espaules longues […] » 5 FEW 2, 1576b (CŬRSUS) : fr. coursier m. ‘cheval de guerre ou de joute’ (dep. 12e s. ; ‘poét.’ dep. 17e s.).
«Les Saimes & Crapaudines viennent sur le sabot ou ongle, la Seme fend ledit sabot, & la crapaudine l’enfle, & le creve, dont il en sort une boüe193 tres puante, maladie grandement difficile à guarir. » 22 FEW 16, 363a (*KRAPPA) : mfr. frm. crapaudine ‘tumeur du tissus sous-ongulé de la sole du sabot du cheval, etc.’ (dep. 1393)194.
«[…] frotter les crevasses du farcin de l’unguent qui s’ensuit. » 52 ; « […] il faut qu’il y ait les deux parts d’huile, & de ce soient ointes les grappes ou crevasses par cinq ou six jours. » 68 ; « Pour Mulle & Cravasses . » 71 FEW 2, 1318a (CRĔPARE) : mfr. frm. crevasse ‘fente qui survient au paturon des chevaux’ (dep. Hornk 1599).
«Il faudra que le Cheval soit bridé trois heures auparavant que de195 luy donner lesdites choses, si c’est pour un vieux Cheval, l’on luy pourra donner jusques à trois cuillerées de deux jours en deux jours, tant196 qu’il soit guary, si l’on a affaire197 du Cheval, l’on ne laissera de le monter. » 44 ; « Soit le tout pulverisé & serré dans une boitte de fer blanc, pour en faire user au Cheval, deux cullerée s (sic) d’argent dissoutes en demy septier d’eau rose si c’est en esté, & si c’est en hyver dans demy septier de vin blanc » 44 ; « […] le tout pulverisé, ensera donné au Cheval, une cueillerée dans son avoyne […] » 55 ; « [...] il en faut donner au Cheval dans son avoyne198, la valeur d’une cueillerée […] » 85 FEW 2, 828a (COCHLEAR) : mfr. frm. cuillerée f. ‘quantité que contient une cuiller’ (dep. 14e s.).
«Il y a huit especes de Farcin199. La premiere s’appelle cul de poule , vient quelquefois gros comme une orange, aucuns pensent que ce soit anticore, pource qu’il commence ordinairement à l’estomac […] » 15 FEW 2, 1508a (CŬLUS) : mfr. cul de poule ‘ulcère à bords saillants et recourbés’ (AParé-Cotgrave 1611), frm. id. (dep. Boiste 1829).
«[…] soit prins un chapon & une poule, plumez et battus comme cy-devant est dit […] » 60 ; « De grand matin200 sera donné au Cheval maigre que l’on veut engraisser, son de froment, preparé en ceste sorte201, & ainsi qu’il a esté dit cy-devant , afin d’oster les plus gros flegmes202, ledit son se prepare en ceste façon. » 81 FEW 24, 10b (ABANTE) : mfr. frm. ci-devant ‘précédemment’ (env. 1550-Académie 1932), FEW 24, 10b (ABANTE)203.
[...]
1 Ce mot apparaît au 16e s, v. TLFI : 1563 adj. maladies veterinaires (DU POY MONCLAR, Quatre liv. de Puble Vegece Renay de la medec. des chev., fo 11 vo ds GDF. Compl.) ; id. (JEAN MASSE, L'art veterinaire ou Grande marechalarie, Paris, C. Perier); 1761 Ecole vétérinaire [date de création de l'École de Lyon] 1773 (Abbé BEXON, Catéchisme d'agric., p. 241 ds BRUNOT t. 6, p. 287, note 5: Le Roi a établi [...] des Ecoles qu'on nomme ,, Vétérinaires ``); 1798 médecine vétérinaire (Ac.) ; 1563 adj. medecin veterinaire (DU POY MONCLAR, loc. cit.) ; 1571 subst. veterinaire (J. LE BON, Etymolog. franç. de l'Heteropolit., fo 44 ro ds GDF. Compl.). Cf. encore FEW 14, 359b (VETERINARIUS) ; FEW 4, 430a (HIPPOS).
2 Mfr. battre les strades ‘id.’ (1576), mfr. frm. battre l’estrade (dep. D’Aubigné), FEW 12, 291b (STRATA), emprunt à l’italien (< strada), comme des centaines d’autres termes du technolecte militaire. Quant à ce phénomène récurrent en français préclassique, cf. par exemple MECKING (Volker), Influences italienne, espagnole et allemande sur le vocabulaire de René de Lucinge (1554–1615) à l’exemple du Dialogue du François et du Savoysien (1593), in : Cahiers René de Lucinge 34, 2000, 60–109.
3 FEW 4, 661b (INFANS) : mfr. frm. infanterie f. ‘troupes qui marchent et se battent à pied’ (dep. 1547), mot d’origine italienne (< infanteria ‘soldats à pied’).
4 Cf. à ce sujet HOGG (Ian Vernon), Meilensteine der Waffengeschichte : Schusswaffen – Erfinder – Hersteller. Stuttgart (Motorbuchverlag) 19901, spéc. p. 26-57.
5 Quant à cette célèbre bataille, v. LE GALL (Jean-Marie), L’honneur perdu de François Ier : Pavie 1525. Paris (Payot) 2015.
6 FEW 10, 210a (REGIMENTUM) : mfr. frm. régiment m. ‘corps militaire composé de plusieurs bataillons ou escadrons sous la direction d’un colonel’ (dp. 1553, BarbProc 2, 199), mot d’origine allemande (< Regiment).
7 FEW 2, 934b (COLUMNA) : mfr. frm. colonel m. ‘chef d’un corps de troupe, surtout d’un régiment’ (dep. 1556), mot d’origine italienne (< colonnello).
8 Quant à cette nouvelle culture, v. MIQUEL (Pierre), Histoire de la France. Paris (Fayard) 1976, spéc. p. 149-154.
9 Le saint patron des chevaux est Saint Éloi qui est généralement considéré comme le protecteur des ouvriers qui se servent d’un marteau, et plus précisément des orfèvres, joailliers, mais aussi des maréchaux-ferrants.
10 Quant aux autres personnels de la médecine (médecins, anatomistes, etc.), v. TEYSSOU (Roger), Dictionnaire des médecins, chirurgiens et anatomistes de la Renaissance. Paris (L’Harmattan) 2009. Quant à leur histoire, celle de leurs patients et, d’une manière générale, du paysage médical largement sousmédicalisée de cette époque, v. BERLAN (Hélène), THEVENIN (Etienne), Médecins et société en France. Du XVIe siècle à nos jours. Toulouse (Privat), 2005.
11 Au Moyen-âge, le cheval devient même l’objet dun certain nombre de prières, v. LORCIN (Marie-Thérèse). Prières pour un cheval malade In : Le cheval dans le monde médiéval [en ligne]. Aix-en-Provence : Presses universitaires de Provence, 1992 (généré le 27 juin 2019). Disponible sur Internet : http://books.openedition.org/pup/3334>. ISBN : 9782821836068.
12 Pour l’histoire de l’équitation surtout en France, cf. FRANCHET D’ESPEREY (Patrice), La main du maître : réflexions sur l’héritage équestre. Paris (Odile Jacob) 2008.
13 Pour mieux comprendre le fonctionnement et les valeurs de la France (pré)absolutiste, cf. ELIAS [Norbert), La société de cour. Paris (Flammarion) 1985.
14 Cf. à ce sujet MECKING (Volker), La naissance de la terminologie anatomique du cheval en langue française: l’Hippostologie (1599) de Jean Héroard (1551-1628). 2017 https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01494253. Pour l’état actuel de la recherche dans ce domaine précis, cf. COLLIN (Bernard), Anatomie du cheval. Liège (Andri SPRL) 20102. Quoi qu’il en soit, il faut attendre la création par un arrêt du Conseil d'État du Roi du 4 août 1761 à l’initiative de Claude Bourgelat (1712-1779) de l'École royale vétérinaire de Lyon, le premier établissement d’enseignement vétérinaire au monde qui servira de modèle pour toutes les écoles vétérinaires européennes.
15 Quant au Saint-Empire Germanique, nous comptabilisons par exemple l’ouvrage anonyme intitulé Marstallerei, Francfort sur le Main : Christian Egenolph, 1531. Adresse permanente : www.biusante.parisdescartes.fr/histmed/medica/cote?extalfo00043. Pour l’Angleterre, l’illustre MARKHAM (Gervase), Markhams maister-peece: contayning all knowledge belonging to the smith, farrier, or horse-leech, touching the curing of all diseases in horses. London : William Wilson, 1651. Adresse permanente : http://archive.org/details/b3033133x.
16 Cf. par exemple RUINI (Carlo), Dell’anotomia, et dell’infirmita del cavallo di Carlo Ruini senatore bolognese. All’ illustrissimo et reverendissimo monsignore cardinale Pietro Aldobrandini. Nepote del santissimo Clemente Ottavo sommo pontefice, & dello stato, & essercito ecclesiastico soprintendente generale. Bologna, presso gli heredi di Gio. Rossi. 1598.
17 On l’appelait à l’époque le ‘père de l’art de l’équitation’ et l’enviable réputation de l’Académie de Naples lui serait due en grande partie.
18 FEW 6/1, 295a (MANUS) : frm. manège m. ‘lieu où l’on exerce les chevaux’ (dep. Cotgrave 1611), emprunt à l’italien maneggio.
19 Mfr. carrousselle ‘tournoi, où des cavaliers partagés en quadrilles exécutent des évolutions’ (fin 16e s.-Cotgrave 1611), frm. carrousel (dep. 1616), FEW 2, 436a (CARRUS), emprunt à l’italien carosela.
20 Mfr. frm. cadence f. ‘mouvement à temps égaux et uniformes qui imite le rythme musical’ (dep. env. 1502), frm. ‘mesure régulière que le cheval observe dans ses mouvements’ (dep. Richelet 1680), FEW 2, 29a (CADĔRE), emprunt à l’italien cadenza.
21 Frm. capriole ‘saut dans lequel le cheval, pendant qu’il est en l’air, détache une ruade’ (Cotgrave 1611-Larousse 1867), frm. cabriole (dep. Cotgrave 1611), FEW 2, 305a (CAPREOLUS), emprunt à l’italien capriola.
22 Mfr. frm. volte f. ‘mouvement en cercle que le cavalier fait faire au cheval’ (dep. Pléïade [= Molinet]), FEW 14, 622b (VŎLVĔRE), emprunt à l’italien volta.
23 Mfr. frm. posade f. ‘arrêt du cheval s’élevant en l’air en terminant le troot ou le galop’(1579-Trévoux 1771), pesade (Cotgrave 1611-Trévoux 1771), FEW 8, 73b (PAUSARE), FEW 8, 73 (PAUSARE), emprunt à l’italien posata.
24 Mfr. frm. courbette f. ‘petit saut qu’on fait faire à un cheval, les jambes de devant infléchies sous le ventre’ (dep. Ronsard [= 1558/59, v. TLFi]), FEW 2, 1588b (CURVARE). L'italien corvetta (XVIe s. ds DEI) est probablement emprunt au français, v. TLFi.
25 Vegetii Renati, Artis veterinariae, sive Mulomedicinae libri quatuor, jam primum typis in lucem aediti. Opus sane in rebus medicis minime aspernandum. Basileae (J. Faber Emmeus), 1528. www.biusante.parisdescartes.fr/histmed/medica/cote?05353. Ce texte latin est traduit et connaît par la suite une diffusion importante : Quatre livres de Puble Végèce Renay, de la Médecine des chevaux malades et autres vétérinaires aliénez et altérez de leur naturel, traduicts nouvellement de latin en françois. Paris (chez C. Périer) 1563. www.biusante.parisdescartes.fr/histmed/medica/cote?05625.
26 Pour la vie et l’action de ce monarque considéré souvent à tort comme mélancolique et sans personnalité, v. PETITFILS (Jean-Christian), Louis XIII. Paris (Perrin) 2014, 2 vol.
27 PLUVINEL (Antoine de), L'Instruction du Roy en l'exercice de monter à cheval, par Messire Antoire de Pluvinel, son soubs gouverneur-conseiller, en son Conseil d'Estat, Chambellan ordinaire, & son escuyer principal. Lequel respondant à sa Majesté luy faict remarquer l'excellence de sa méthode pour réduire les chevaux en peu de temps à l'obéissance des justes proportions de tous les plus beaux airs & maneiges. Le tout enrichy de grandes figures en taille douce, représentant les vrayes & naisves actions des hommes & des chevaux en tous les airs, & maneiges, courses de Bague, rompre en lice au Quintan, & combattre à l'espée, ensemble les figures des brides, les plus nécessaires à cet usage, desseignées & gravées par Crispian de Pas le jeune. Paris : P. Rocolet, 1627. Adresse permanente : http://www2.vet-lyon.fr/bib/fondsancien/ouvonline/3374/3374.htm.
28 Cf. les fonds anciens numérisés de l’Ecole vétérinaire de Lyon http://www2.vetagro-sup.fr/bib/fondsancien/ouvonline/menuouv.php et de la Bibliothèque numérique médic@ http://www2.vetagro-sup.fr/bib/fondsancien/ouvonline/menuouv.php.
29 Un des plus populaires en est celui de FIASCHI (Cesare), Trattato del modo dell' imbrigliare, maneggiare et ferrare cavalli, con alcuni discorsi sopra la natura di cavalli. Per F. de Leno (Vinegia) 1563, http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30434045m . Une première traduction en français ne se fera pas attendre : Traicté de la manière de bien embrider, manier et ferrer les chevaux faict en langage italien par le S. César Fiaschi, et naguères tourné en françois. Paris (chez C. Perrier) 1564. http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30434048n .
30 Le lecteur se rapportera pour de plus amples détails à la monographie faisant date de MOULE (Léon), Histoire de la médecine vétérinaire (éd. 1891), réimprimé à la demande et éditée par Hachette Livre, en partenariat avec la Bibliothèque nationale de France.
31 Pour une vue d’ensemble de la langue française au 17e siècle, cf. WARTBURG (Walther von ~~), Evolution et structure de la langue française. Tübingen/Bâle (Francke) 199312, spéc. p. 169-180 ; FOURNIER (Nathalie), Grammaire du français classique. Paris (Belin) 2002.
32 Nous avons appris l’existence de cette editio princeps après la fin de nos travaux sur ce que nous croyions l’édition A de 1646 (Paris, S. Piquet). Elle a été numérisée par Googlebooks.
33 Identifiant pérenne de la notice : http://www.sudoc.fr/188426418. L’édition numérique date de 2013 : http://www.biusante.parisdescartes.fr/histmed/medica/cote?extalfo00068.
34 Identifiant pérenne de la notice : http://www.sudoc.fr/099643286.
35 Identifiant pérenne de la notice : http://www.sudoc.fr/188426523.
36 Mfr. retel m. ‘barrière entre les boxes d’une écurie’ (1409, Runk), FEW 10, 94b (RASTELLUS).
37 L’absinthe, sous forme de topique, guérissait en effet les contusions de l’œil, v. DMRA, p. 18.
38 Pour les différentes indications de cette plante, cf. DMRA, p. 19.
39 Fr. mareschal m. ‘artisan qui ferre les chevaux, maréchal-ferrant’ (13e s.-Trévoux 1721), frm. maréchal (dep. Monet 1636), maréchal-ferrant (dep. Cotgrave 1611), FEW 16, 517b (*MARHSKALK).
40 Frm. feu m. ‘fer chauffé qu’on applique sur une partie du corps pour y produire une escarre’ (dep. BalzacG), FEW 3, 656b (FŎCUS).
41 Fr. orge ‘hordeum vulgare; grain de ceste plante‘ (dep. 12e s.), FEW 4, 481b (HŎRDEUM); DMRA, p. 204.
42 Il s’agit a priori d’une coquille.
43 Quant à ses qualités médicinales, cf. DMRA, p. 24. Idem : « […] deux onces agaric en poudre, trois onces aloës pulverisé […] » 34.
44 Fr. épauler v. a. ‘disloquer, démettre l’épaule (surtout à un cheval)’ (dep. env. 1225), FEW 12, 149b (SPATULA) ; cf. encore mfr. frm. espaulement m. ‘déboîtement de l’épaule (surtout chez les chevaux)’ (Thierry 1564-Duez 1663), FEW 12, 148b.
45 Mfr. frm. marque f. ‘tache ou autre signe que porte une personne ou un animal en naissant’ (dep. Estienne 1538), FEW 16, 553a (MERKI).
46 Fr. pointure f. ‘piqûre (surtout provenant de serpents, d’insectes, d’épines)’ (Rs-Pomey 1671), FEW 9, 596b (PŬNCTŪRA).
47 Emprunt de l’espagnol alaz á n.
48 Mfr. herbe sarrasine, consoude sarrasine ‘espèce de consoude’ (1549, Fousch 279), frm. sarasine Cotgrave 1611, FEW 11, 219a (SARACENI), la consoude étant une ‘plante de la famille des bourraches dont une espèce (grande consoude ou consoude officinale), autrefois réputée capable de consolider les chairs, est utilisée en médecine comme astringent’ (TLFi) ; à ne pas confondre avec mfr. herbe sarrasine ‘aristoloche’ (1547-Larousse 1875).
49 Le thapsus barbaratus correspond au molène, i. e. ‘herbe bisannuelle, vivace, habituellement de grande taille, souvent cotonneuse, dont les fleurs sont groupées en épis de cymes, comprenant plusieurs espèces dont la plus connue est la molène médicinale à vertus pectorales et émollientes, qui croît dans les terres incultes de nos régions et dans les haies, et est communément appelée bouillon-blanc’ (TLFi sub molène).
50 Mfr. frm. gendarme m. ‘cavalier pesamment armé’ (Estienne 1549-Richelet 1680), FEW 4, 107b (GENS).
51 Emprunt à l’italien all’arme, genre instable en français préclassique.
52 Mfr. frm. thériaque f. ‘électuaire contre la morsure des serpents’ (dep. 1553), FEW 13/1, 308a (THERIACA), attesté avec nombre de variantes dep. Chrestien ; genre instable jusqu’à la fin du 16e s. ; pour ce qui est de cet électuaire considéré comme le remède universel, cf. DMRA, p. 270-272. Idem : « Soit prins theriaque deux onces, aloës epatic pulverisé une once […] » 56 ; « […] encens une once, mastic une once, absynthe une once, theriaque une once, une livre resine […] » 61.
53 Genre instable pour l’ensemble de la diachronie.
54 Fr. vinaigre m. ‘vin aigri par la production de l’acide acétique et qui s’emploie surtout comme condiment’ (dep. Bedel), FEW 14, 481a (VINUM) ; pour son usage à l’époque, v. DMRA, p. 284.
55 Frm. mettre sous la presse ‘faire imprimer’ (Monet 1636-Richelet 1759), mettre sous presse (dep. Académie 1835), FEW 9, 362b (PRĔSSĀRE) ; cf. encore frm. être sur la presse ‘s’imprimer actuellement’ Nicot 1606.
56 Frm. écrire poliment ‘d’une façon élégante’ (1664, Boileau), FEW 9, 128a (POLIRE).
57 Mfr. frm. œuvre m. ‘livre, ouvrage, composition en vers ou en prose’ (1459-1732), f. (dep. 1492), FEW 7, 360a (ŎPĔRA).
58 Mfr. orateur m. ‘écrivain’ (1521, Fabri, Lac ; Marot), FEW 7, 386b (ORATOR).
59 Mfr. frm. orange f. ‘fruit de l‘oranger’ (1393 ; dep. Paré), FEW 19, 138b (NĀRANĞA).
60 Fr. dissemblable adj. ‘qui ne ressemble pas à’ (env. 1330-DG), dissemblable de (dep. Bossuet), FEW 11, 625b (SĬMĬLARE).
61 Cf. encore ancor ‘id.’ (13e s.), mfr. encueur (EstL 1583, 56a ; Olivier de Serres), frm. ancœur (NMrust 1, 189 ; Encyclopédie), préfixation par anté-/anti-.
62 Mfr. frm. aloé m. ‘plante de la famille des liliacées croissant surtout en Afrique orientale, dont on tire une raisine employée dans la médecine humaine et vétérinaire’ (Estienne 1549-Richelet 1759), aloès (dep. Cotgrave 1611), FEW 24, 345b (ALOE) ; DMRA, p. 29.
63 Mfr. frm. prompt adj. ‘qui va vite (dep. D’Aubigné), FEW 9, 444a (PROMPTUS).
64 Mfr. frm. paroistre v. n. ‘briller, se distinguer, se faire remarquer’ (Montaigne-Académie 1718), parâitre (Racine ; dep. Féraud 1788), FEW 7, 645b (PARĒRE).
65 Quant à ses propriétés médicinales vraies ou supposées, cf. DMRA, p. 176-177 (sub mercure).
66 Cf. encore frm. gris argenté ‘de couleur grise mêlée de blanc qui lui donne de l’éclat’ (dep. D’Aubigné).
67 Etymologie inconnue.
68 Mfr. frm. réfrigératif adj. ‘propre à rafraîchir (t. de méd.)’ (dep. Estienne 1549), FEW 10, 195a (REFRIGERARE).
69 Mfr. frm. table f. ‘index permettant de trouver facilement les matières ou les mots qui sont dans un livre’ (dep. Estienne 1549), FEW 13/1, 15b (TABULA).
70 Mfr. frm. au besoin ‘en cas de nécessité, s’il le faut absolument’ (dep. Marot), FEW 17, 276b (*SUNNI). Idem : « […] l’on pourra serrer ledit unguent en une boite pour s’en servir avec plumasseaux au besoin. » 37 ; « […] passer le tout par par un linge, pour le serrer dans un vaisseau de verre, afin de s’en servir au besoin. » 90.
71 Graphié mfr. frm. hobere m. (Dupuys 1573-Monet 1636). Il s’agit d’un emprunt à l’espagnol overo.
72 Cette locution prépositive concurrence puis supplante à l’entour de, également présent dans le corpus.
73 Mfr. frm. semen contra m. ‘substance vermifuge, d’une saveur acre, d’une teinte verdâtre, composée de fragments d’armoise’ (Paré [= 1568, TLFi] ; 1615 ; dep. SavBr 1723), FEW 11, 427a (SĒMEN). On en trouve une autre occurrence dans le texte : « […] coriandre trois onces, semence contre les vers, ou semen contra quatre onces & demie […] » 83. En termes de vermifuge, c’était une référenceà l’époque, v. DMRA, p. 252.
74 Mfr. verm de terre ‘lombric terrestre’ (1555, Belon), mfr. frm. ver de terre (dep. 1530, Palsgrave 290), FEW 14, 291b (VĔRMIS). Ils avaient une grande renommée en termes de thérapeutique, v. DMRA, p. 282.
75 Cf. le synonyme alias, également présent dans le corpus.
76 Ici avec ellipse du déterminant.
77 Académie 1932-35 précise bien (sub barbillon) : ‘Autrefois les barbillons étaient regardés, par erreur, comme une maladie de l'animal.’
78 Fr. rien ‘quelque chose’ (CourLouis-1660), FEW 10, 285a (RĒS).
79 Mfr. frm. chicorée sauvage ‘pissenlit’ (1544-Trévoux 1771), FEW 2, 665a (CICHORIUM) ; pour ce qui est de son utilisation en médecine, cf. DMRA, p. 81.
80 Il s’agit du pavon (papaver rhoeas), censé avoir des qualités somnifère, pectorale et adoucissante, v. DMRA 210-211 (sub pavot). C’est une forme régionale (Mayenne, Sarthe, Maine-et-Loire), v. FEW 7, 574b (PAPĀVER) ; cf. la carte aréale in fine.
81 Il est question du pavon (papaver rhoeas), forme absente de la lexicographie (néologisme lexical à aj. FEW 7, 574b sub PAPĀVER, + -eau, suffixe formateur de substantifs masculins à valeur diminutive ; cf. encore mfr. papavere ‘pavot’ (Seyssel ; Paré), ds Hu 5, 606b.
82 Ici au sens de ‘(manger) beaucoup, avec gros appétit’, à aj. FEW 3, 576b sub FĬRMUS.
83 Les battements du flanc ressemblent souvent à ceux d’un cheval atteint de la pousse, c’est-à-dire la dyspnée [= difficulté se traduisant par l’augmentation des mouvements respiratoires ou de leur fréquence] du cheval.
84 Ici en emploi substantif au sens de ‘cheval bai’, à aj. FEW 1, 202a.
85 Fr. doré adj. ‘blond (cheveux, poils)’ (dep. 13e s.), FEW 25, 1027a (AURUM).
86 Cf. encore le mot populaire mfr. frm. benoîte ‘id.’ (dep. 1545). Idem (avec adjectif postposé) : « […] l’on pourra adjouster auxdits clysteres deux onces & demie de benedicta laxativa, & quelque peu de diassenic. » 46 ; « […] trois onces de benedicta laxativa, deux onces hierapigra […] » 49.
87 Mfr. frm. oublier de faire qch ‘manquer à’ (dep. Estienne 1538), FEW 7, 272a (*ŎBLĪTARE) ; concurrence puis supplante fr. oublier à (env. 1200-Trévoux 1771).
88 Mfr. frm. sur tout ‘principalement’ (1490, Commynes ; Estienne 1539-Académie 1694), surtout (dep. Académie 1718), FEW 13/2, 126a (TŌTUS).
89 On le trouve également en construction absolue sans complément prépositionnel : « […] pour estre jetté dans l’œil du Cheval, par trois ou quatre matins, voire plus s’ il est besoin. » 27.
90 Mfr. frm. anet m. ‘ombellifère dont la semence est employée comme tonique (anethum graveolens)’ (14e s.-Académie 1798), aneth (dep. 1534, Rabelais), FEW 24, 559a (ANERTHUM) ; DMRA, p. 37-38.
91 Elle était appréciée pour ses qualités alexitères (i. e. pour prévenir les effets d’un venin, d’un poison) et céphaliques, v. DMRA, p. 51.
92 Quant à ses applications pharmaceutiques, v. DMRA, p. 52.
93 Mfr. frm. cérat ‘médicament externe, pour onction, fait de cire dissoute dans de l’huile’ (dep. AParé), FEW 2, 597a (CĒRA) ; env. 1450-1500, Gordon, DMF (sub cérot).
94 Frm. poix grecque ‘colophane’ (Cotgrave 1611-Valm 1791), FEW 8, 620b (PĬX). Idem : « […] adjoustant sur la fin suif de Bouc, ou de mouton à deffaut, une once & demie, poix grecque deux onces […] » 97.
95 Mfr. frm. manne f. ‘esp. de suc concret, qui découle naturellement, ou par incision, de certains végétaux et qui est une drogue purgative’ (dep. Ronsard), FEW 6/1, 23a (MANNA).
96 Mfr. ressouldre v. a. ‘faire disparaître, anéantir’ (env. 1525), frm. résoudre (Malherbe ; 1626, Hardy), FEW 10, 302b (RESOLVERE).
97 Cf. encore frm. poix juive ‘id.’ (Valm 1776-1791), poix de Judée (1868-Larousse 1874) ; FEW 1, 386b (BITŪMEN). En effet, dans le langage courant, le bitume est souvent confondu avec la poix, à cause de leur ressemblance.
98 Ici au sens de ‘porté à ébullition (d’un liquide qui bout)’, à aj. FEW 1620b sub BULLIRE.
99 Mfr. frm. au-dessus de ‘plus haut que’ (dep. Froissart), FEW 12, 464b (SŪRSUM).
100 Première attestation selon FEW ; on trouve pourtant une attestation antérieure en 1572 chez Jacques Yver (1520-1571/2), Le printemps d’Yver, v. TLFi.
101 Fr. polipode m. ‘polypodium vulgare’ (AldS-Richelet 1759), polypode (dep. 15e s.), FEW 9, 139b (POLYPODION) ; pour ce qui est de ses propriétés médicinales, v. DMRA, p. 222.
102 Calque du moyen latin de botaniciens branca ursina, par référence à la forme de la feuille qui rappelle celle de la patte d'ours ; quant à ses vertus médicinales, cf. DMRA, p. 59 (sub branque).
103 Variante phonétique attestée dans quantité de parlers de la gallo-romania.
104 Mfr. rive f. ‘bord d’un objet’ (Modus ; 1530, Palsgrave 201), FEW 10, 411a (RĪPA).
105 Cf. encore frm. brocher ‘enfoncer les clous dans le sabot du cheval en le ferrant’ (dep. Guillet), + -oir, suffixe servant à former des termes désignant un instrument, un outil (< -orium).
106 Fr. levain m. ‘pâte aigrie qu’on laisse pour faire lever la pâte de la cuisson suivante’ (dep. Chrestien), FEW 5, 266b (*LĔVĀMEN).
107 Fr. segle s. ‘secale cereale ; grain produit par cette graminée’ (env. 1225-1759), mfr. frm. seigle (dep. env. 1350), FEW 11, 360a-b (SĒCALE) ; genre instable (Monet 1636-Pomey 1715).
108 Première attestation en ce sens ; cf. encore mfr. frm. brouillamini m. ‘bol d’Arménie’ (1537-1538 ; 1576 ; OudinC 1640 ; 1641 ; Furetière 1690-Larousse 1948 ; ‘vieilli’ DG 1891).
109 Mfr. frm. meurtrissure f. ‘contusion qui laisse une marque livide’ (dep. Olivetan), FEW 16, 583a-b (*MURTRJAN).
110 Pour ses mutiples vertus médicinales, v. DMRA, p. 60-61.
111 Afr. por prép. ‘quant à, en ce qui concerne’ (Wace-13e s.), afr. mfr. pour (14e-15e s.), frm. id. (dep. 1640, Corneille), FEW 9, 400b (PRO).
112 Pour ce qui est de ses multiples applications médicinales, v. DMRA, p. 61.
113 Quant aux vertus médicinales de cette labiée, v. DMRA, p.64 (sub calament).
114 Dep. Pomey 1671, v. TLFi.
115 Frm. tombant adj. ‘qui n’est pas attaché, pendant vers le bas (chevelure, crinière)’ (dep. Buffon [= 1753, v. TLFi]), FEW 13/2, 406b (TUMB-).
116 Fr. crin m. ‘long poil qui pousse au cou et à la queue des chevaux et de quelques autres animaux’ (dep. 12e s.), FEW 2, 1343a (CRĪNIS).
117 Mfr. frm. rarement adv. ‘peu souvent’ (dep. Olivier de serres), FEW 10, 75b (RĀRUS) ; 1555, Ronsard, TLFi.
118 Frm. gagner v. a. ‘s’étendre à, se propager à’ (dep. env. 1600), FEW 17, 464b (*WAIDANJAN).
119 Afr. mfr. fenegrec [‘plante herbacée de la famille des légumineuses, à fleur bleue, jaune ou blanche dont la graine très odorante passait pour émolliente et adoucissante’ TLFi], mfr. frm. fenu grec, mfr. foin grec, FEW 3, 461b (FENUM GRAECUM) ; cf. encore DMRA p. 121-122.
120 Mfr. siler de montagne ‘séséli’ Cotgrave 1611, FEW 11, 612b (SILER). Quant aux vertus du seseli (tordylium officinale), cf. DMRA, p. 254-255. On le trouve également sous forme de latinisme : « Soit prins fenu grec, Sileris montani, deux onces de chacun, souffre vif quatre onces & demie […] » 54
121 Fr. clou de girofle ‘bouton floral du giroflier employé comme épice’ (dep. 13e s.), FEW 3, 446b (CARYOPHYLLUM) ; pour ses vertus thérapeutiques, cf. DMRA, p. 85-86.
122 Fr. gingembre m. ‘racine de amomum zingiber’ (dep. env. 1320), attesté avec quantité de variantes graphiques dep. GuernesSThomas, FEW 14, 663b (ZĬNGĬBER) ; cf. DMRA, p. 134.
123 Fr. aristoloche f. [‘herbe ligneuse grimpante dicotylédone à larges feuilles, à grandes fleurs irrégulières, dont une variété est utilisée comme plante ornementale et dont les racines possèdent des vertus médicinales en particulier contre la goutte ou pour faciliter les écoulements accompagnant les accouchements’, TLFi] (1563, Massé ; Paré, Li ; dep. Oudin 1660), attestée avec nombre de variantes dep. 13e s., FEW 25, 232a (ARISTOLOCHIA). Idem : « […] quatre onces gentienne, aristoloche ronde quatre onces, agaric deux onces […] » 44.
124 Ici au sens de ‘cnicus benedictus L. (famille des Astéracées)’, à aj. FEW FEW 2, 369b sub CARDUUS, calque du latin carduus benedictus; Nicot 1606 ; Académie 1762-1932/5 ; Féraud 1787/88) ; DMRA, p. 77-78.
125 Il s’agit de l’ amomum alias graine de paradis, cf. DMRA, p. 33-34 (sub amomum) qui servait à faciliter la digestion, l’expectoration et l’évacuation de l’urine.
126 Mfr. frm. apparent adj. ‘visible’ (dep. 1534, Rabelais), FEW 25, 24b (APPARĒRE).
127 Fr. alesne f. ‘poinçon de fer dont on se sert pour percer et coudre le cuir’ (env. 1180-Trévoux 1771), alêne (dep. Malherbe), FEW 15/1, 16a (*ALISNŌ).
128 Mfr. frm. poinçon m. ‘instrument à pointe, pour percer‘ (dep. 1530, Palsgrave 199), FEW 9, 582b (*PŬNCTIARE).
129 1314, HMond, v. TLFi.
130 Mfr. castaignier adj. ‘qui est de la couleur de la châtaigne’ (1576), chastaigner (1578-1611), frm. chatagné Monet 1636, châtaigné (Furetière 1690-Landais 1851), FEW 2, 465b (CASTANEA).
131 Fr. tant adv. (devant adv. ou adj.) 'si' (SLéger-GSand), FEW 13/1, 86a (TANTUS).
132 Frm. vivacité f. ‘éclat vif (des couleurs, du teint)’ (dep. Pomey 1671), FEW 14, 573b (VIVACITAS).
133 Frm. clair adj. ‘de couleur non foncée’ (dep. Furetière 1690), FEW 2, 739b (CLARUS).
134 Mfr. frm. morne adj. ‘sombre, sans éclat (d’une couleur)’ (dep. Amyot), FEW 16, 565b (*MORNÔN).
135 Mfr. frm. brûlant adj. ‘très chaud’ (dep. 1553, Bible Gére Amos 4, 9), FEW 14, 77b (ŪSTŬLARE).
136 Emprunt à l’italien cavaliere.
137 En italiques dans l’original.
138 Cf . encore frm . cavèce de more ‘tête de cheval entièrement noire’ (dep. Furetière 1690), FEW 2, 263a (CAPITIUM), emprunt à l’esp. cabeza de moro. Le glissement sémantique de ‘tête de cheval’ vers ‘cheval’ s’explique par métonymie (pars pro toto).
139 Ici au sens de ‚érosion ou ulcération cutanée dont les bords sont noirs (t. de path.)’, à j. FEW 2, 358a sub CARBO ; cf. encore mfr. charbonnier, -ière adj. ‘affecté par le charbon’ Paré, ainsi que frm. charbon m. ‘tumeur gangreneuse qui attaque les animaux’ (dep. Académie 1835).
140 Frm. chancrée f. ‘herbe à Robert’ (1665), FEW 2, 175a (CANCER) ; cf. encore n. 6, p. 177a : ‘ wegen der medizinischen verwendung’. Toutes les parties de cette plante (Geranium robertianum) ont été utilisées en pharmacopée traditionnelle et elle était également utilisée comme hémostatique externe, ce qui semble en phase par rapport au contexte ci-dessus.
141 Mfr. humeur ‘toute substance liquide qui se trouve dans un corps organique’ (BenSMaure-Larousse 1930 ; ‘surtout dans l’ancienne médecine’ Académie 1935), FEW 4, 513a (HŪMOR).
142 Première attestation en ce sens, sans doute par référence à la forme du rosaire, cf. encore mfr. frm. chapelet ‘rosaire’ (dep. 14e s.), FEW 2, 289b.
143 Mfr. frm. entraver v. a. ‘gêner, empêcher la marche (d’un animal) par une entrave’ (dep. env. 1480), FEW 13/2, 138a (TRABS).
144 Mfr. frm. onguent m. ‘substance médicamenteuse molle, destinée à des applications externes’ (dep. 1490), unguent (Cotgrave 1611 ; Régnier), FEW 14, 35b (ŬNGUĚNTUM), attesté avec nombre de graphies dep. env. 1220.
145 Frm. gras adj. ‘de consistance fangeuse, tenace, argileuse (de la terre)’ (dep. Widerhold 1675), FEW 2, 1278a (CRASSUS).
146 Mfr. frm. bain-Marie m. ‘manière de chauffer certains corps, qui consiste à les placer non sur le feu, mais dans un vase contenant de l’eau que l’on chauffe directement’ (Paré ; Widerhold 1675-Académie 1932), FEW 6/1, 340b (MARIA). Idem : « […] faut faire le tout bien consommer au bain marie, tant que toute l’humidité soit consommée […] » 90.
147 Mfr. par l’espace de ‘dans l’espace de, pendant’ Commynes, FEW 12, 145a (SPATIUM). [On en trouve d’autres occurrences comme suit : « […] et ce, continué par l’espace de sept jours, une heure durant […] » 33 ; « […] des estouppes sur lesquelles sera mis ledit fourment pour luy faire une fomentation sur la teste, par l’espace de deux jours. » 36 ; « Soit le Cheval mené à l’eau courante, par l’espace de trois sepmaines […] » 65.
148 Fr. picotin m. ‘petite mesure d’avoine qui tient le quart d’un boisseau’ (dep. 1367), FEW 8, 463a (*PĪKKARE). L’on trouve également demy pic(c)otin: « […] le matin sera donné d emy Picotin de froment qui aura boüilly en eau […] » 31 ; « Soit prins vin blanc dans lequel sera fait boüillir demy piccotin de froment […] » 35 ; « Soit prins demi picotin de froment que l’on fera boüillir tant qu’il se creve sous les doigts […] » 78.
149 Fr. sauge f. ‘salvia officinalis’ (dep. 1320), FEW 11, 132a (SALVIA), attestée avec nombre de graphies dep. 13e s. La sauge était recommandée comme anti-inflammatoire, stomachique et fébrifuge [DMRA, p. 244].
150 Fr. poignée f. ‘quantité que peut contenir la main fermée ; ce qu’on empoigne avec la main’ (dep. 1327), FEW 9, 517b (PŬGNUS). Idem : « […] feuille de laurier & de genest de chacun demie poignée, baye de laurier une once […] » 47 ; « Soit prins sauge franche une bonne poignée, boüillie en une chopine de vin blanc […] » 84 ; « […] pourpié, bettes, de chacun trois pognées, fleurs de camomille […] » 48.
151 La graine du chanvre était appréciée pour son action anti-inflammatoire, v. DMRA, p. 80.
152 Fr. noix de galle ‘galle qui sert à fabriquer une couleur noire et l’encre’ (dep. 13e s.), FEW 4, 32b (GALLA) ; Enc 1756 (sub noix de galle, 11, 193) : ‘Quant aux vertus médicamenteuses de la noix de galle, nous avons à en dire exactement la même chose que des noix de cyprès.’ Idem : « […] escorce de grenade, alun calciné, vitriol, noix de galle, noix de ciprés de chacun quatre onces […] » 74.
153 La noix de cyprès était prescrite à titre de febrifuge, stimulant de l’estomac et de cicatrisant, v. DMRA, p. 97.
154 Fr. once f. ‘ancien poids (34,25 gr.)’ (dep. 1260), FEW 14, 27a (ŬNCIA).
155 FEW 19, 170b (šarăb) : fr. sirop m. ‘liquide visqueux fait avec du sucre cuit et des substances aromatiques (p. ex. fruits) ou médicinales’ (dep. Chrestien), cyrot (env. 1550, AncThéât).
156 Afr. ydromel ‘breuvage fait de miel dissous dans l’eau’ HMond, mfr. ydromelle (env. 1550), frm. hydromel (dep. Cotgrave 1611), FEW 4, 522a (HYDŌR). Considéré comme adoucissant, émollient et rafraîchissant, l’hydromel simple était constitué de cent parties de miel pour mille d’eau [DMRA, p. 152].
157 Mfr. rosart adj. ‘où il entre des roses (huile, onguent, sirop, vinaigre, etc.)’ (Modus ; 1393, TilGlan ; Ronsard), FEW 10, 481b (RŎSA), changement de suffixe rare (cf. encore Hu 6, 632b) ; v. encore fr. rosat adj. ‘id.’ (dep. 13e s.). Idem : « […] sera pansée avec huile rosart, & sain de porc fondus ensemble. » 40 ; « […] Soit pris terebentine un quarteron, trois jaunes d’œufs, & un peu d’huile rosart bien meslez […] » 41.
158 Cf. encore afr. violat adj. ‘préparé avec des violettes (huile, sirop, sucre)’ (AldS ; HMond).
159 Le TLFi (sub ciroène) précise : ‘emplâtre résolutif dont la cire fait la base’, marqué comme ‘vieux’.
160 Hu 2, 319a : François Rabelais (originaire de Chinon, Indre-et-Loire), Guillaume Bouchet, imprimeur poitevin ; Julyot Ferry, né à Besançon (Jura), études à Dôle, Jura ; Jean de La Fontaine, né en 1621 à Château-Thierry (Aisne). Pour ce qui est de ce régionalisme, cf. notre carte aréale in fine.
161 Fr. avec prép. ‘conjointement à, en compagnie de ; en même temps que’ (dep. 13e s.), avecque (16e s.-Racine), FEW 24, 30a (AB HOC).
162 Pour l’évantail de ses vertus médicinales, cf. DMRA, p. 86-87.
163 Mfr. frm. anis m. ‘graine d’anis (pimpinella anisum)’ (dep. 1530, Palsgrave 194a), FEW 24, 599b (ANISUM), attesté avec nombre de graphies dep. env. 1250. Apprécié dans le traitement des dyspepsies (c’est-à-dire des troubles fonctionnels de la digestion, d’origine variable), il se signalait également par ses propriétés carminatives [DMRA, p. 38-39].
164 Fr. pinte f. ‘mesure de capacité ; vase ayant cette capacité ; son contenu’ (dep. 1260), FEW 8, 523b (PĬNGĚRE).
165 Concurrencé puis remplacé par la forme latinisante mfr. frm. cumin (dep. 1545). Le cumin était apprécié pour ses propriétés carminatives et digestives [DMRA, p. 95].
166 Ici au sens de ‘atteint de fourbure (t. de méd. vét.)’, attesté dep. 1563, TLFi (sub fourbu) ; FEW 1, 350a (BĬBERE).
167 Mfr. frm. conserve f. ‘produit alimentaire qui a subi une préparation spéciale destinée à l’empêcher de se gâter’ (dep. 1393), FEW 2, 1065b (CONSERVARE).
168 Mfr. frm. au côté de ‘près de’ (dep. Estienne 1538), FEW 2, 1251b (CŎSTA).
169 Fr. enflure f. ‘bouffissure qui affecte une partie du corps des hommes ou des animaux’ (dep. 13e s.), FEW 4, 673a (ĬNFLĀRE).
170 Mfr. frm. poussif adj. ‘qui a la pousse (d’un cheval)’ (dep. 1393), FEW 9, 556a (PŬLSARE) ; cf. encore frm. pousser v. n. ‘avoir la respiration difficile (d’un cheval)’ (dep. Académie 1694), ainsi que mfr. frm. pousse f. ‘difficulté de respirer, surtout chez les chevaux’ (dep. 16e s. [= 1605, TLFi]). Idem : « La coriandre preparée avec vinaigre profite fort aux Chevaux poussifs […] » 45.
171 La locution adverbiale en cette/ceste façon s’utilise ici au sens de ‘ainsi, de cette manière’, absent de FEW 3, 360b (FACTIO). Idem : « Il faut faire diette au Cheval par dix jours en cette façon, qu’il ne soit rien donné la premiere nuict […] » 31.
172 Variante absente de FEW.
173 Cette plante est considérée comme carminative, digestive et antispasmodique, v. DMRA, p. 90-91. Idem : « Soit prins coriandre tant qu’il en pourra tenir dans un grand plat d’Estain […] » 45.
174 Fr. jointure f. ‘endroit où les os se joignent’ (dep. 11e s.), FEW 5, 69a (JŬNGĚRE). Cf. encore frm. jointure ‘paturon’ (dep. Encyclopédie 1765), FEW 5, 69b.
175 Mfr. frm. paturon m. ‘partie du bas de la jambe du cheval (entre le canon et la couronne), du bœuf, etc.’ (dep. JLemaire [= env. 1510, BlochW]), FEW 7, 762b (PASTŌRIA). « […] viennent iceux sur l’os qui est depuis le jaret, jusques au paturon, qui s’appelle le canon […] » 20 ; « Le Javar est une certaine humeur, qui vient dans le paturon du Cheval […] » 21.
176 FEW 8, 51b (PAUCUS): frm. peu (+ adj.) ‘pas très’ (dep. 1673, Racine).
177 Fr. lors adv. ‘alors, à ce moment-là’ (env. 1130-LaFontaine, Gdf), FEW 4, 475a (HŌRA). Idem : « La marque que le Cheval est guary est quand il veut manger, lors il luy faudra donner du foin devant luy, le tenant bridé […] » 58.
178 Fr. serviette f. ‘linge dont on se sert à table ou pour la toilette’ (dep. 1328, Varin), FEW 11, 540b (SERVĪRE).
179 Afr. compresser ‘comprimer, serrer, presser’ (13e s.), mfr. id. (16e s. [dont Ambroise Paré, v. Hu 2, 398a]), FEW 2, 989b (COMPRĔSSARE). Idem : « […] il faudra oster, & passer le tout par un linge, en bien compressant le tout le plus que faire se pourra […] » 53.
180 Mfr. frm. dissoudre v. a. ‘faire entrer dans un mélange homogène liquide’ (dep. env. 1600), FEW 12, 83b (SŎLVĔRE).
181 Frm. sucre rouge ‘moëlle de la canne à sucre’ (Furetière 1690-Trévoux 1771), FEW 19, 163a (SUKKAR). Idem : « […] dans laquelle decoction sera adjousté miel rosart demie livre, sucre rouge demie livre, hierapigra trois onces […] » 42 ; « […] Soit prins deux onces de sucre rouge, poudre de reguelisse deux onces […] » 44.
182 Apr. cassonnada ‘sucre qui n’a été raffiné qu’une fois’ (1476, Pansier), mfr. frm. cassonade (dep. 1578), FEW 2, 1430b (QUASSARE), emprunt probablement à ancien provençal cassonada, v. TLFi. Quant à la forme ⌐ castonade ¬ : mfr. frm. castonade (pop., 16e s., Mant [= matériaux du bassin de la Loire, en amont et en aval d’Orléans]-Plattais 1835), visiblement régionale : Ardennes, Nord, Seine-Maritime, Eure, Calvados, Ille-et-Vilaine, Loire-Atlantique, Charente-Maritime, Indre-et-Loire, Indre, Cher, Saône-et-Loire, Aube, Haute-Marne, Moselle, Jura, cf. la carte aréale in fine. Idem : « […] un quart d’once de saffran, trois onces de castonnade, & tout ce que dessus pilé […] » 46 ; […] deux onces de casse, deux quarterons de castonnade, une once d’agric pulverisé […] » 47 ; « Soit prins une bonne pinte de vin blanc, deux onces de castonnade […] » 84.
183 Mfr. frm. eau rose ‘liquide qu’on obtient par la distillation des roses’ (15e s.-DG), eau de rose (dep. Paré), FEW 10, 477a (RŎSA) ; quant à ses indications médicales, cf. DMRA, p. 236. Idem : « […] en la retirant arrosée d’ eau rose, de laquelle on frottera estant refroidie, quatre ou cinq fois soir & matin les yeux du Cheval. » 25 ; « […] il faut que ce soit en vin blanc l’hiver, & en esté en eau rose […] » 82.
184 Emprunt au moyen latin colatura.
185 TLFi (sub couperose) précise la couperose blanche correspond au sulfate de zinc.
186 Afr. ronfer v. n. ‘faire un certain bruit des narines (en parlant du cheval en colère, etc.)’ (env. 1170), mfr. frm. ronfler (15e s.-Académie 1935), FEW 10, 470b (RONFL-). Idem : « […] du reste de ladite decoction soit lavé la teste du Cheval, si le Cheval doit guerir il cessera de ronfler […] » 32.
187 Mfr. frm . à l’entour de ‘autour de’ (QJoyes-Furetière 1690), FEW 13/2, 53a (TORNARE).
188 Mfr. frm. asphodèle s. ‘plante à fleurs ornementales, blanches ou jaunes, de la famille des liliacées’ (1534-Encyclopédie 1751, Rabelais), f. (Miege 1677-Moz 1811 ; 1814-1942, TLF), m. (dep. Académie 1762), FEW 25, 491a (ASPHODELUS).
189 Ici au sens de ‘vase quelconque, récipient à contenir des liquides’ (Wace-DG), FEW 14, 190a (VASCĔLLUM).
190 Mfr. frm. aqueux adj. ‘qui est de la nature de l’eau’ (dep. 1503), FEW 25, 76a (AQUOSUS).
191 Fr. terrestre adj. ‘grossier, épais (d’une substance)’ (1546-Académie 1798, Rabelais), FEW 13/1, 262a (TERRESTRIS).
192 Fr. genest m. ‘petit cheval de race espagnole’ (1374), genet (dep. 1382), FEW 19, 207a (ZANĀTĪ), emprunt à l’espagnol (cavallo) ginete ‘petit cheval rapide’ (dep. 1348), v. TLFi.
193 Ici au sens de ‘pus qui sort d’un abcès (t. de méd.)’ (Ø FEW 1, 302a sous *BAWA ; Paré, Li ; Furetière 1690 ; Académie 1694-1832/5 ; ‘vulgaire’ Académie 1832/5). Idem : « […] prendre bien garde à chasque clou s’il n’y aura point de sang ou boüe. » 23.
194 Cf. encore mfr. grappaux ‘id.’ (15e s., TilanderGlan), frm. crapaud (dep. Boiste 1829). Il s’agit d’une étymologie double, cf. FEW 17, 132b (*SKRAPÔN, SKRAPPÔN).
195 Frm. auparavant que de (+ inf.) avant de’ (1626-Furetière 1690, Richelieu ; Rotrou), FEW 24, 3a (ABANTE) ; cf. encore fr. auparavant que (+ inf.) ‘id.’ (1400, Thierry ; Calvin-Molière).
196 Fr. tant que conj. ‘jusqu’à ce que’ (Wace-Bossuet), FEW 13/1, 86a (TANTUS).
197 Mfr. avoir affaire de ‘avoir besoin de’, frm. id. (‘fam.’ dep. Académie 1762), FEW 3, 350a (FACĔRE).
198 FEW 25, 1204a (AVENA) : fr. avoin(n)e f. ‘céréale originaire du Moyen-Orient ; grains produits par cette céréale et servant à la nourriture de l’homme et du cheval’ (dep. 12e s., Floov). Concurrencé jusqu’au 16e s. par avein(n)e (ChGuill-Trévoux 1771), fr. avoine est la prononciation de la cour (FEW 25, 1214b) et la forme des patois orientaux de l’Est et du Nord-Est qui s’impose au 16e siècle après une concurrence pluriséculaire. Pour son utilisation en thérapeutique, v. DMRA, p. 46-47. Idem : « L’on pourra donner dans l’ avoyne du Cheval de la poudre qui s’ensuit. » 55.
199 TLFi définit le farcin comme suit : ‘(chez les équidés) maladie contagieuse (et transmissible à l’homme), due à un bacille spécifique et qui se manifeste par des réactions cutanées et sous-cutanées nombreuses (abcès, boutons, kystes, etc.)’ ; dep. 13e s., TLFi ; FEW 3, 414a (FARCĪMEN).
200 Mfr. frm. de grand matin ‘très tôt le matin’ (dep. Estienne 1549), FEW 6/1, 539b (MĀTŪTĪNUS).
201 Mfr. en cette sorte ‘de cette manière’ (1587), FEW 12, 122b (SORS) ; cf. encore en cette façon.
202 Mfr. frm. flegme m. ‘lymphe, pituite’ (Estienne 1538-Académie 1878), phlegme (Estienne 1538-Trévoux 1771), FEW 8, 391b (PHLĚGMA). Idem : « […] ledit billot luy sera liassé en la bouche l’espace de deux heures pour luy faire jetter des flegmes […] » 45.
203 Concurrencé puis supplanté par mfr. frm. ci-dessus ‘dans ce qui est exposé, écrit plus haut’ (1393, Ménagier 1, 165 ; 1405 ; Commynes ; dep. Estienne 1538), FEW 12, 465b (SŪRSUM).
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- Volker Mecking (Author), 2021, Hippologie et médecine du cheval au 17e siècle, Munich, GRIN Verlag, https://www.hausarbeiten.de/document/987692