La question sur une représentation adéquate de la langue parlée au niveau écrit, c'est-à-dire sur une orthographe unique, relance encore et toujours une discussion virulente. Cette virulence est particulièrement forte, quand il s'agit d'une langue qui, à présent, n'a pas encore connu de système écrit. L'objet du débat touche non seulement un grand nombre de linguistes, mais aussi de psychologues, pédagogues et au-delà bien sûr les locuteurs même. Ces approches sont fortement discutées et peuvent même aboutir à un conflit culturel.
Ce mémoire se rapporte à cette discussion virulente voire à la création d'une orthographe commune des créoles français dans les Caraïbes notamment de Haïti et de la Martinique. Partant de la situation sociolinguistique, qui diverge fortement entre ces deux pays, ce mémoire présente la situation diglossique particulière d’Haïti et de la Martinique en expliquant le terme diglossie en général pour ensuite retracer leur chemin vers une orthographe unique.
Haïti, pays créolophone indépendant et l'un des dix pays les plus pauvres au monde, connait une longue tradition d'écriture. Il est le premier pays créolophone avec une orthographe officielle imposée par l'État. La Martinique, par contre, pays d'Outre Mer profite de la relation avec la France ce qui a une forte influence sur l'utilisation de la langue française aussi bien sur l'infrastructure et le statut social. Les premières approches pour une orthographe unitaire ont été faites au début du 20e siècle et se prolongent jusqu'aux années 1990 avec de nombreuses propositions de modifications.
Tout en sachant qu’Haïti et la Martinique disposent d'une situation culturelle complètement différente, l'orthographe est presque identique. Il se pose la question de savoir comment les différentes approches ont été développées et les raisons pour lesquelles elles ont échoué. Dans ce mémoire, les différentes approches seront présentées en citant des exemples de textes créolophones. À la fin de ce mémoire, un aperçu de la situation actuelle d’Haïti et Martinique sera présenté incluant une perspective future sur le développement et le statut des langues créoles.
Table des matières
1 Abstract
2 Introduction
3 Diglossie
4 Situation sociolinguistique
4.1. Haïti
4.2. Martinique
5 L'orthographe idéale: laquelle choisir?
5.1. Graphie étymologique
5.2. Graphie phonetico-etymologique
5.3. Graphie phonologique
5.3.1. Haïti
5.3.2. Martinique
5.4. Modification de la graphie phonologique
6 Scolarisation
7 Situation actuelle
8 Conclusion
9 Bibliographie
Table des illustrations
Abb. 1: Préface de Robert Germain.
Abb. 2: Incohérences graphémiques chez Germain.
Abb. 3: Instauration des traits d’unions.
Abb. 4: Doublement des consonnes.
Abb. 5: Voyelles orales marquées par des accents graves.
Abb. 6: Illustration comparative de l’orthographe d’Haïti et de G.E.R.E.C.
Abb. 7: Modifications d’après Hazaël-Massieux.
Abb. 8: Répartition des élèves dans l’école primaire par sexe, statut social et domicile.
Abb. 9: Répartition des élèves dans l’école du deuxième degré par sexe, statut social et domicile.
Abb. 10: Pronostics du taux d’élèves pour Haïti.
Abb. 11: Répartition des élèves dans le premier et second cycle en Martinique.
1 Abstract
Sur le chemin d'une imposition d'une orthographe créole unique, Haïti a connu un grand nombre de différentes approches. La première s'appuie sur l'étymologie des mots et s'oriente fortement à l'orthographe française. L'approche du linguiste Germain qui a modifié quelques incohérences en s'appuyant sur la phonologie des mots n'est pas pris en compte faute d'autres incohérences et de divergences entre phonèmes et graphèmes. McConnell et Laubach se sont appuyés sur l'alphabet phonétique international. Cette approche est jugée au préalable comme américanisation du créole. Néanmoins, le ministère de l'éducation l'a modifiée en quelques points et l'a inaugurée orthographe officielle de Haïti en 1980. La Martinique a poursuivi ce débat et a recourt à cette orthographe en la modifiant en quelques points. C'est la raison pour laquelle, Haïti et la Martinique ont jusqu' à aujourd'hui une orthographe presque identique.
2 Introduction
La question sur une représentation adéquate de la langue parlée au niveau écrit, c'est-à-dire sur une orthographe unique, relance encore et toujours une discussion virulente. Cette virulence est particulièrement forte, quand il s'agit d'une langue qui, à présent, n'a pas encore connu de système écrit. L'objet du débat touche non seulement un grand nombre de linguistes, mais aussi de psychologues, pédagogues et au-delà bien sûr les locuteurs même. Ces approches sont fortement discutées et peuvent même aboutir à un conflit culturel.
Ce mémoire se rapporte à cette discussion virulente voir à la création d'une orthographe commune des créoles français dans les Caraïbes notamment de Haïti et de la Martinique. Partant de la situation sociolinguistique, qui diverge fortement entre ces deux pays, ce mémoire présente la situation diglossique particulière d’Haïti et de la Martinique en expliquant le terme diglossie en général pour ensuite retracer leur chemin vers une orthographe unique. Haïti, pays créolophone indépendant et l'un des dix pays les plus pauvres au monde, connait une longue tradition d'écriture. Il est le premier pays créolophone avec une orthographe officielle imposée par l'État. La Martinique, par contre, pays d'Outre Mer profite de la relation avec la France ce qui a une forte influence sur l'utilisation de la langue française aussi bien sur l'infrastructure et le statut social. Les premières approches pour une orthographe unitaire ont été faites au début du 20e siècle et se prolongent jusqu'aux années 1990 avec de nombreuses propositions de modifications. Tout en sachant qu’Haïti et la Martinique disposent d'une situation culturelle complètement différente, l'orthographe est presque identique. Il se pose la question de savoir comment les différentes approches ont été développées et les raisons pour lesquelles elles ont échoué. Dans ce mémoire, les différentes approches seront présentées en citant des exemples de textes créolophones. À la fin de ce mémoire, un aperçu de la situation actuelle d’Haïti et Martinique sera présenté incluant une perspective future sur le développement et le statut des langues créoles.
3 Diglossie
Dû à la colonisation, dans les territoires créolophones coexistent deux langues. En règle générale, une langue européenne et une langue créole. Pour décrire leurs rapports spécifiques le terme de diglossie s'est imposé bien que ce terme est controversé. Ferguson décrit une situation linguistique comme situation diglossique quand il existe une high variety et une low variety. D'après lui, il existe souvent une langue superposée avec une grammaire plus complexe, mais qui n'est pas empruntée dans le langage commun.
Diglossia is a relatively stable language situation which, in addition to the primary dialects of the language (which may include a standard or regional standard), there is a very divergent, highly codified (often grammatically more complex) superposed variety, the vehicle of a large and respected body of written literature, either of an earlier period or in another speech community, which is learned largely by formal education and is used for most written and formal spoken purposes but is not used by any sector of the community for ordinary conversation (Ferguson 1959: 336, zit. n. Strobel-Köhl 1994: 24sq).[1]
Appliqué sur Haïti et La Martinique, il est bien possible de parler d'une situation diglossique, bien qu'il y ait une tendance de la mise en cause du terme dû à la valorisation progressive du créole dans les dernières années (cf. Strobel-Köhl 1994: 24sq).
4 Situation sociolinguistique
4.1. Haïti
Haïti se situe sur la partie ouest de l'île Hispaniola qui fait partie des grandes Antilles et qui a été découverte par les Espagnols en 1492 avant de devenir colonie française en 1697. Après près de 200 ans de colonialisme, Haïti devient indépendante en 1804.
Haïti représente avec presque dix millions d'habitants la plus grande société linguistique créolophone. Par contre, Haïti est l'un des dix pays les plus pauvres au monde dû à la corruption et à la Tyrannie de la famille Duvalier. La classe supérieure qui représente une minorité se trouve face à une majorité extrêmement pauvre, surtout dans les zones rurales. 65% des Haïtiens sont chômeurs. 60% de la population habitant en ville, vivent sous le seuil de pauvreté. Dans les régions rurales le taux dépasse les 94%. L'indépendance par contre n’a aucun effet sur le statut de la langue française. Tout les Haïtiens savent parler le créole. Une petite minorité de 15 à 25% parle plus ou moins bien le français. Seulement 5% des habitants peuvent être désignés francophones. Le français coexiste parallèlement au créole, qui est la langue de communication. Le français est alors un symbole de statut social et n'est que parlé par une petite minorité intellectuelle. « [...] le français joue dans la satisfaction réelle des besoins communicatifs un rôle très restreint. L'illusion produite à ce sujet vient de sa puissante valeur symbolique et de son prestige écrasant dans la société haïtienne » (Chaudenson/Vernet 1983: 44). Dans ce cas, il est possible de parler d'une situation diglossique dans laquelle se trouve cette petite minorité. Ce quota inférieur est dû à la pauvreté du pays qui empêche de construire des écoles et de former des professeurs. Subsidiaire au manque d'écoles, la plupart des Haïtiens n'ont pas les moyens d’aller à l'école. Avant la réforme en 1979, les écoles ne prennent même pas compte du monolinguisme des Haïtiens. Jusque là, le créole n'était pas encore enseigné. Cela explique le taux d'analphabétisme de 75%, le plus élevé de l'Amérique Latine (cf. Strobel-Köhl 1994: 43sq). Pour expliciter ce problème, voici une interview imaginaire d'un visiteur américain et d'un enseignant d'une école primaire :
Abbildung in dieser Leseprobe nicht enthalten
(Dejean 2010: 200sq).
Pour la minorité des Haïtiens qui ont du succès dans leur vie scolaire, reste le problème avec la langue française, une langue non parlée dans leur vie quotidienne. Cet effet aboutit à ce que les élèves apprennent par cœur sans rapport avec le contenue. Chaudenson, linguiste français et spécialiste des créoles et Vernet, grammairien et linguiste, décrivent cette situation de manière suivante. La scolarisation haïtienne est une « [...] scolarisation non adaptée à la réalité et non rentable; déculturation, ambivalence et blocage; création de frustrations; pas de structuration mentale et de logique mais mémorisation de phrases; amour du verbe et de l'apparat » (Chaudenson/Vernet 1983: 45). C'est pourquoi à partir de 1979, le créole est enseigné durant les premières quatre années d'école primaire pendant que le français est enseigné au préalable oralement, puis par écrit dès la cinquième année (cf. Locher 2010: 177sq). « The reform, promoting Creole as a language of instruction, was intended to produce broader educational access and pedagogical changes in line with promoting development rather than reproducing underdevelopment » (Hadjadj 2000, zit. n. Dejean 2010: 199).[2]
La valorisation du créole commence peu à peu après l'occupation des Américains. Surtout face au taux des illettrés élevés qui ne peut seulement être diminué en renforçant le statut du créole, celui-ci gagne de plus en plus de terrain. En 1983, le créole est considéré comme langue nationale, bien que le français reste langue officielle. Trois ans après, en 1986 le créole est enfin considéré comme langue officielle à coté du français. En conséquence le créole gagne du terrain surtout dans les médias comme la radio ou la télévision. Grâce à la réforme de 1979, les matériaux d'apprentissages augmentent également. Cette amplification du créole dans des domaines qui étaient réservés jusque-là au français, a pour conséquence une augmentation des textes écrits. Cela pose un problème puisque le registre de langue ne suffit plus. Un élargissement du système de langue, c'est-à-dire du vocabulaire et d'une orthographe commune devient nécessaire. Pour résoudre ce problème il est évident de recourir à une orthographe déjà existante, celle du français qui est toujours symbole de prestige. Mais ce fait lance une discussion virulente et controversée puisque il reste à décider quelle est l'orthographe idéale pour les Haïtiens (cf. Strobel-Köhl 1994: 45ssq).
4.2. Martinique
Contrairement à Haïti, la Martinique se trouve dans une situation sociolinguistique différente. La Martinique fait partie des Petites Antilles est ne compte qu'environ 335.000 habitants. Elle a été colonisée en 1635 et devient département d'Outre Mer, aussi nommé DOM en 1946. À la différence d’Haïti, la Martinique ne devient pas indépendante et appartient jusqu'à aujourd'hui à la France. Cette assimilation à la France apporte beaucoup de changements économiques et sociaux. Grâce à l'assimilation progressive de l'infrastructure et des structures sociales, la Martinique arrive a augmenter son capital ce qui entraine un statut de bien-être supérieur comparé aux autres pays créolophones. Par contre, la propre économie du pays diminue, car les biens de consommation sont à 90% des importations externes, notamment de la France. Ce forte influence et domination de la France est perceptible au niveau de l'usage de la langue française. Contrairement à Haïti, la plupart des Martiniquais savent plus ou moins bien parler le Français. Grâce à une scolarisation obligatoire, presque 100% des Martiniquais savent parler le créole. Mais l'omniprésence du français cause des problèmes puisque le créole est de plus en plus repoussé et cause une sorte de « refrancisation » du créole. Ces deux langues, se trouvent alors dans une situation de coexistence. Le français est employé dans les domaines officiels comme dans les écoles, dans les médias ou bien dans l'écriture et l'administration. Le créole par contre est langue d'immédiateté, employée par des personnes précises comme la famille, les apparentés, les amis ou bien dans des endroits comme des cafés, au marché ou à la maison. Dans ce cas, il est possible de parler de situation diglossique. « Il existe une répartition fonctionnelle stricte des langues en Martinique » (Ludwig 1989: 66). La conséquence de cette stricte répartition dans des domaines précis est d'un part un manque d'idiome oral en français, d'autre part un manque d’idiome écrit dans les textes créoles. « Les idées abstraites sont informulables en créole, langue de l'immédiateté » (ebd.: 66). (cf. Strobel-Köhl 1994: 28ssq)
5 L'orthographe idéale: laquelle choisir?
Haïti, pays avec la plus ancienne tradition d'écriture connait depuis le 17e siècle les premières preuves avec de nouvelles formes écrites pendant la colonisation. Les textes du 18e siècle ont déjà beaucoup de points communs avec le créole contemporain et le nombre de preuves littéraires est en augmentation depuis le 19e siècle. Surtout Haïti est un pays avec une très vieille tradition d'écriture. Le premier poème « Lisette quitté la plaine » date du 18e siècle. Depuis les années 40, beaucoup de propositions pour une orthographe commune ont été faites. Plusieurs linguistes se sont attaqués à ce sujet et ont proposé plusieurs orthographes dont la plupart d'entre elles ont existé parallèlement. Celles-ci sont traitées aux paragraphes suivants (cf. Strobel-Köhl 1994: 48).
5.1. Graphie étymologique
Comme les anciens textes français ont été écrits par la petite minorité intellectuelle francophone pour des lecteurs francophones, il est évident que ces écrivains se sont orientés à l'orthographe française pour adapter leurs habitudes linguistiques. En règle générale, ils se sont orientés aux étymologies réelles ou ont empruntés des mots créoles et se sont appliqués à tenir compte de la langue créole. Pour expliciter ce fait, un texte d'un catéchisme du 20e siècle est figuré exemplairement ci-dessous (cf. Strobel-Köhl 1998: 48sq).
Abbildung in dieser Leseprobe nicht enthalten
(Catechism Créole, zit. n. Strobel-Köhl 1994: 48sq; Hervorhebung durch Verfasserin).[3]
Le catéchisme ci-dessus montre à quel moment l'écrivain a recourt au français et à quel moment il emprunte le créole. Quand il y a une différence entre le créole et le français, le créole est employé. Ceci devient clair en regardant quelques mots précis. Pour tenir compte de la prononciation correcte des mots créoles, quelques modifications ont été faites. C'est pourquoi les voyelles non-arrondies sont utilisées à la place des voyelles arrondies, comme il serait le cas en français. Ces mots concernés sont marqués en rouge. L'écrivain n'utilise pas le mot français Dieu mais le mot créole Dié. De même pour plus et besoin qui sont écrits en créole soit pli ou bisoin. Beaucoup de mots créoles sont fortement nasalisés, plus qu'en français. C'est la raison pour laquelle le mot en bleu comme moi ou bien aimer et âme (qui ne sont pas dans l'extrait ci-dessus) sont marqués avec un <n> supplémentaire qui marque la nasalisation créole. De plus, il existe une différence en ce qui concerne la palatalisation des occlusives qui est appliquée dans les mots créoles marqués ci-dessus en vert comme poutchi ou tché pour les mots français pourquoi et cœur. Typique pour le créole est la suppression du <r>, soit à l'intérieur des mots ou bien à la fin des mots. Les mots français comme servir, sortes ou bien partout deviennent sèvi, sottes et patou et sont marqués ci-dessus en orange. La suppression du <r> à la fin du mot est visible dans les exemples marqués en jaune de jou, pou et laté correspondant aux mots français jour, pour et la terre. Quand un mot n'a pas de racine française visible ou bien la prononciation française diverge fortement de celle du créole, l'écrivain s'oriente à la prononciation créole comme pour les mots < ou, ka, kai, ba, yon, ban, ni >. Pour souligner des habitudes de prononciation spécifiques, les écrivains ont recours à l'orthographe française comme par exemple pour marquer qu’un <s> n'est pas sonore, l'écrivain se sert du double <s> comme dans assou. Dans le cas d'une prononciation phonologique identique, l'orthographe française est exactement adaptée comme pour <qui, bon, ciel, bien, côté>. C'est la raison pour laquelle le texte contient des consonnes finales muettes comme dans <fait, grand, pas, défauts, tout, fond, nous> autant que le e muet dans <place, pièce>. D'autant plus que les marques morphologiques du pluriel sont aussi un indice pour l'application de l'orthographe française comme le montre cet exemple: <toutes, sottes, qualités, trois jous> aussi bien que la séparation des mots comme <Est-ce, c'e, y-e>. Cependant, ce catéchisme montre beaucoup d'incohérences comme par exemple la maintenance du <t> muet. D'un côté, l'écrivain maintient le <t> dans tout, mais le supprime dans patou. [...] Coté Bon Dié tout patouᴓ [...]. De plus, les agglutinations sont maintenues en majeure partie comme dans laté (la terre), par contre l'exemple de l'esprit montre qu'à nouveau le schéma n'est pas appliqué constamment. Une dernière incohérence frappante dans ce contexte est une correspondance graphémo-phonétique non constante. Dans ce catéchisme, le graphème /k/ est réalisé de plusieurs manières différentes, soit <c>, <k> ou bien <q> comme dans < ca, connaîte, kai, Catechisse, ka, qui >. De plus, le /s/ est réalisé par < ç, s, ss, c> et le /ã/ par < en, em, an, am>.
Robert Germain veut diminuer ces incohérences et modifie le système orthographique. L'extrait tiré de sa préface est figuré ci-dessous et montre les modifications (cf. Strobel-Köhl 1994: 49ssq).
5.2. Graphie phonetico-étymologique
Abbildung in dieser Leseprobe nicht enthalten
Abb.1: Préface de Robert Germain (Quelle: Strobel-Köhl 1994: 51).
[...]
[1] Ferguson, Charles (1959): „Diglossia”. In: Word 15, S.325-340.
[2] Hadjadj, Bernard (2000): „Education for All in Haiti over the Last 20 Years: Assessment and Perspectives.“ In: Education for All in the Caribbean: Assessment 2000 18.
[3] Catechism Creole. Prepared by Fr. Henri Claustre between 1900-1910, reprinted by Fr. Emile Vrignaud between 1940-45. St.Lucia, S1.